
Retiré dans un premier temps de la vente, un manuscrit de l'avocat Jacques Vergès écrit en préparation du procès de l'ancien chef de la Gestapo Klaus Barbie a été vendu aux enchères, vendredi, pour la somme de 15 000 euros.
Un manuscrit de l'avocat Jacques Vergès a été vendu aux enchères pour 15 130 euros, vendredi 19 décembre, à l'Hôtel Drouot à Paris. Plus de 250 pages, des notes en préparation de la plaidoirie en faveur de Klaus Barbie, prises à l'encre noire.
C'est une secrétaire de l'avocat, à son service dans les années 1980, qui a voulu se séparer de ce document, estimé entre 5 000 et 10 000 euros. Ratures, suppressions, ajouts, coupures de presse ajoutées par l'avocat, il s'agit du premier jet pour sa plaidoirie lors du procès de l'ancien chef de la Gestapo. Ce procès historique avait mené, en 1987, à la condamnation à perpétuité de son client, pour la déportation de centaines de juifs de France.
L'avocat des indéfendables
"Je les vendrai quand vous ne serez plus le diable", avait dit la secrétaire à son employeur, qui est mort en août 2013, à l'âge de 88 ans. Très controversé, Jacques Vergès avait défendu les indéfendables, notamment le dictateur serbe Slobodan Milosevic, le Khmer rouge Khieu Samphan ou encore le terroriste Carlos.
Le manuscrit devait déjà être mis en vente en juin dernier, mais avait été retiré à la demande du bureau de Paris, sur la base du secret de l'instruction. Reprises par une autre société de ventes, les notes ont finalement pu trouver vendredi un acquéreur, dont l'identité n'a pas été révélée.
"Nous nous réservons toute possibilité d'action. La question est de savoir qui est l'acquéreur", a déclaré après la vente Me Emmanuel Pierrat, membre du conseil de l'ordre et conservateur du musée du barreau. "Il se peut que ce soit un acheteur respectable, mais ce peut être aussi un néo-nazi aux idées nauséabondes ou alors un enchérisseur qui se révèlera non solvable."
Meubles, objets, œuvres d'art, souvenirs et la bibliothèque de l'avocat ont fait l'objet d'une vente à Drouot en janvier dernier. Le barreau de Paris a pour sa part récupéré les archives professionnelles de Jacques Vergès en août.
Avec AFP