Le plan d'investissement présenté par Jean-Claude Juncker a été validé par les dirigeant européens jeudi 18 décembre à Bruxelles. Mais des divergences persistent quant à la contribution des États membres dans ce nouveau fonds européen.
Les dirigeants européens ont validé, jeudi 18 décembre à Bruxelles, le plan d'investissement présenté par la Commission européenne, au cours d'un sommet raccourci d'une demi-journée.
Les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l’Union européenne ont, comme prévu, donné leur feu vert au plan élaboré pour financer quelque 315 milliards d'euros d'investissements entre 2015 et 2017. Des investissements qui seront essentiellement privés, grâce à une garantie de départ de 21 milliards d'euros.
Ce plan est le troisième pilier, avec le sérieux plan budgétaire et les réformes structurelles, de la politique de la Commission dirigée par Jean-Claude Juncker. Celle-ci se veut davantage portée sur le soutien à la croissance que l'équipe précédente.
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Le plan d’investissement de Jean-Claude Juncker s’articule autour de trois axes a expliqué le président du Conseil, Donald Tusk, qui s'en est fait l'écho : "la mise en place urgente d'un Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS)", "un engagement renouvelé à intensifier les réformes structurelles" et "des efforts soutenus pour assurer des finances publiques saines". "Les trois combinés forment notre stratégie pour accélérer le redressement", a ajouté Donald Tusk, qui présidait son premier sommet.
Le Conseil a demandé à la Commission de soumettre une version définitive du plan en janvier, pour une validation parlementaire d'ici juin "afin que les nouveaux investissements puissent être mis en œuvre dès la mi-2015".
Les États divisés sur leurs participations au fonds
Si le "plan Juncker" a fait consensus, la question de la participation des États au Feis, appelée de ses vœux par le président de la Commission, divise encore, même si l'exécutif européen assure que les contributions seront exclues du calcul des déficits au regard des règles européennes, ce dont le Conseil a dit avoir "pris note".
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Des contributions directes des États membres accentueraient considérablement la force de frappe du plan Juncker. De nombreux appels du pied ont été lancés aux pays bénéficiant de marges budgétaires, dont l’Allemagne en tête, pour mettre davantage d’argent dans ce nouveau fonds européen.
Mais Berlin semble juger le plan suffisant, quand bien même la liste des projets soumis par les États membres atteint déjà 1 300 milliards d'euros.
D'autres auraient déjà dit vouloir abonder le fonds, comme l'Espagne, la Slovaquie ou la Finlande, mais aucun engagement n'a été confirmé jeudi, le sommet n'étant "pas une conférence des donateurs", soulignait-on de source diplomatique.
Des projets franco-allemands
D'autres enfin, comme la France, attendraient de voir si le dispositif fonctionne pour peut-être s'engager et privilégient la voie du cofinancement de projets locaux ou bilatéraux, ce qu'entend faire Paris avec l'appui de la Caisse des dépôts.
Aux sceptiques considérant que ce plan repose sur une mécanique bien plus que sur des fonds réels, François Hollande a rétorqué qu'ils pourraient être surpris.
"Ce plan Juncker peut avoir un effet beaucoup plus grand qu'on imagine. C'est une base qui peut aboutir à beaucoup plus", a déclaré le chef de l'État qui compte sur la "confiance" rétablie et sur un "effet boule de neige".
Surtout, il s'est félicité que la Banque européenne d'investissement commence à pré-financer les projets dès le début 2015 afin que les premiers démarrent au plus vite.
Le président a eu des entretiens sur ces dossiers avec le président du Conseil italien, Matteo Renzi, autre chef de file des sociaux-démocrates, et avec les chefs des gouvernements espagnol et portugais, ainsi qu’avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Paris et Berlin porteront conjointement, les prochains mois, des projets dans la transition énergétique et le numérique, deux domaines qui figurent parmi les priorités de la Commission au même titre que les infrastructures, l'éducation et la formation.
Avec AFP et Reuters