![La politique d'austérité, principal enjeu de la présidentielle grecque La politique d'austérité, principal enjeu de la présidentielle grecque](/data/posts/2022/07/19/1658254207_La-politique-d-austerite-principal-enjeu-de-la-presidentielle-grecque.jpg)
Le premier tour de l'élection présidentielle grecque, mercredi, va permettre de savoir si le gouvernement d'Antonis Samaras aura des chances de se maintenir au pouvoir ou s'il sera obligé de convoquer des élections législatives anticipées.
Partisans et adversaires de la politique d'austérité comptent leurs forces mercredi 17 décembre en Grèce à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle, qui pourrait engager le pays vers une nouvelle période de forte instabilité.
Le Premier ministre Antonis Samaras est quasiment certain de ne pas réunir dès mercredi la majorité nécessaire à la Vouli, le parlement grec, pour faire élire par les députés son candidat au poste de chef de l'État, Stavros Dimas.
Lors des deux premiers tours sur les trois que compte ce scrutin au suffrage indirect, la majorité est fixée à 200 élus sur les 300 du Parlement. Or la coalition d'Antonis Samaras, qui rassemble son parti conservateur et le parti socialiste, ne dispose que de 155 députés.
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Tout l'enjeu de ce premier tour est de savoir si le Premier ministre a tout de même réussi à créer un élan susceptible de rassembler autour de son candidat les 180 voix qui seront nécessaires à un troisième tour, prévu le cas échéant le 29 décembre.
Au sein de sa coalition, on considère qu'un score de 160 voix ou moins sera un coup sévère, tandis qu'à partir de 170 suffrages, la tâche consistant à convaincre une poignée d'élus supplémentaires paraîtra plus aisée.
Rarement une élection présidentielle aura été aussi dramatisée en Grèce, où les fonctions de chef de l'État sont essentiellement honorifiques.
Car si aucun candidat ne réunit la majorité des trois-cinquièmes au troisième tour, des élections législatives anticipées devront être organisées. Dans ce cas, les instituts de sondage accordent de fortes chances de victoire à Syriza. Ce parti de gauche promet d'affranchir la Grèce du plan d'aide financière internationale qui lui a évité de s'effondrer sous le poids de sa dette, mais en échange duquel la population a subi une cure d'austérité drastique depuis 2010.
Chute de plus de 20 % de la Bourse d’Athènes
Cette dramatisation a été accentuée la semaine dernière par la décision d'Antonis Samaras de jouer son va-tout en avançant de deux mois la date du scrutin présidentiel, initialement prévu en février. En trois jours, la Bourse d'Athènes s'est effondrée de plus de 20 %, tandis que le rendement des obligations à 10 ans de la Grèce a bondi au-delà de 9 %.
"Les Grecs exigent que nous combattions dans l'unité, pour préserver tout ce que nous avons accompli dans le sacrifice de notre sang ces dernières années, et que nous les amenions enfin en sécurité à sortir de la crise", a lancé le chef du gouvernement, mardi 16 décembre, aux députés.
Antonis Samaras a mis en garde contre un retour "catastrophique" aux heures noires de la crise de la dette, lorsque la Grèce paraissait devoir sortir de la zone euro, si son candidat n'est pas élu. Syriza l'accuse en revanche de créer un climat de peur pour parvenir à ses fins.
Les deux camps bataillent pour convaincre une petite vingtaine d'élus indépendants dont le vote fera basculer le scrutin présidentiel dans un sens ou dans l'autre. Sept ont déjà dit qu'ils soutiendraient Antonis Samaras mais huit ont annoncé qu'ils voteraient contre son candidat.
Pour atteindre le seuil des 180 suffrages, Antonis Samaras courtise aussi des élus de deux petites formations, les Grecs indépendants et la Gauche démocratique. Ces deux partis ont jusqu'à présent indiqué qu'ils voteraient contre la coalition au pouvoir.
Le deuxième tour est prévu le 23 décembre.
Avec Reuters