![Vidéo : comment le Danemark aide ses jihadistes à "réintégrer la société" Vidéo : comment le Danemark aide ses jihadistes à "réintégrer la société"](/data/posts/2022/07/19/1658254162_Video-comment-le-Danemark-aide-ses-jihadistes-a-reintegrer-la-societe.jpg)
Le Danemark a mis en place un programme de réhabilitation destiné à ses ressortissants jihadistes qui reviennent de Syrie. Un journaliste de France 24 est allé à la rencontre des partisans et des opposants de cette méthode de déradicalisation.
C’est un système de lutte contre les filières jihadistes qui est loin de faire l’unanimité. La ville d’Aarhus, au nord du Danemark, expérimente depuis plusieurs semaines un programme de réhabilitation destiné aux jihadistes danois qui rentrent au pays. Au lieu de les emprisonner, le gouvernement leur propose un traitement post-traumatique et les assiste dans la recherche d’un emploi ou d’une formation.
"On ne leur déroule pas le tapis rouge, mais on les aide à réintégrer la société car nous pensons que c’est la manière la plus sûre de se protéger de ces jeunes hommes et d’empêcher qu’ils se radicalisent encore plus", explique Jorn Ilum, commissaire de police du district East Jutland à Malcolm Brabant, correspondant de France 24.
Naïveté des autorités ?
Une méthode douce jugée dangereuse par les opposants au projet, comme Morten Storm. Ancien motard converti à l’islam radical, le jeune Danois a dénoncé l’idéologie jihadiste dans un livre et collaboré avec les services de renseignement. Menacé par ses anciens compagnons de jihad, il vit désormais caché et dénonce le "double langage" des autorités musulmanes qui collaborent avec le programme de déradicalisation.
"Je pense que les autorités font preuve de naïveté. Elles sous-estiment l’idéologie véhiculée par ces gens et leurs motivations", affirme Morten Storm.
Pour le professeur de psychologie à l’initiative du programme, Preben Bertelsen, il serait "bête et même dangereux" de ne pas profiter du retour aux pays de ces anciens jihadistes pour essayer de les déradicaliser : "Ils sont partis avec une idée romantique du jihad, en pensant qu’ils allaient faire la différence. Mais ils ont vu des choses qui les ont déçues et ils sont revenus".