
Malgré un taux de chômage qui culmine à 8,9 % - son plus haut niveau depuis septembre 1983 -, le rythme des destructions d'emplois aux États-Unis marque le pas en avril. Une amélioration relative pour une économie qui reste encore faible.
AFP - Le rythme des destructions d'emploi a très nettement marqué le pas en avril aux Etats-Unis, ou l'économie a encore perdu 539.000 emplois, bien moins que ne le redoutaient les analystes, faisant monter le taux de chômage à 8,9%, son plus haut niveau depuis septembre 1983.
Le nombre des emplois sacrifiés publié vendredi par le département du Travail à Washington est le plus faible observé depuis le mois de novembre. Cette amélioration toute relative vient après un premier trimestre noir ou l'économie américaine a perdu en moyenne 707.000 postes de travail chaque mois (en données corrigées des variations saisonnières).
Si les analystes attendaient un ralentissement des licenciements nets, ils tablaient encore sur 600.000 destructions d'emplois pour avril. En revanche, la montée du taux de chômage est conforme à leurs prévisions.
Le marché de l'emploi américain a bénéficié d'un coup de pouce de l'Etat, qui a créé 72.000 emplois en avril, alors que le secteur privé en a détruit 611.000.
"Depuis le début de la récession en décembre 2007, les pertes d'emplois ont atteint 5,7 millions, et le taux de chômage a gagné quatre points de pourcentage", écrit le ministère pour rappeler l'ampleur de la crise.
Plusieurs indicateurs économiques sont venus alimenter l'espoir ces temps-ci que le pire de la crise pourrait être passé. Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a annoncé cette semaine que la reprise devrait arriver avant la fin de l'année mais a prévenu qu'elle serait lente, et que le chômage devrait selon toute vraisemblance continuer de monter.
Nombre d'économistes estiment que le taux de chômage devrait dépasser les 10% d'ici à la fin de l'année et ne commencer à baisser qu'en 2010.
Selon les chiffres du ministère, le rythme des destructions d'emplois a reculé à la fois dans l'industrie, secteur sinistré depuis plus de deux ans, et dans le tertiaire.
L'industrie a perdu ainsi 270.000 emplois (contre 318.000 en mars). Le ralentissement a été plus fort encore dans le secteur des services, où travaille environ 85% de la main d'oeuvre non-agricole américaine: le ministère y a décompté 269.000 destructions d'emmplois, contre 381.000 en mars.
Les chiffres montrent cependant que l'économie est encore bien faible: hormis l'Etat, le seul secteur ayant créé des emplois reste celui de l'éducation et des services de santé (15.000 postes).
Le nombre des chômeurs aux Etats-Unis atteint désormais 13,7 millions, selon le décompte officiel du ministère. A cela s'ajoutent près de 5,9 millions de personnes disant vouloir trouver un emploi mais non comptabilisées dans la population active pour diverses raisons.
Le nombre de chômeurs de longue durée (27 semaines ou plus) continue d'augmenter pour atteindre 3,7 millions. Ceux-ci représentent désormais 27,2% de l'ensemble des chômeurs, proportion qui n'a jamais été constatée dans les annales.
Selon le ministère, 8,9 millions de personnes sont contraintes de travailler à temps partiel contre leur gré du fait de la conjoncture économique.