
À 17 ans, Mohammed Islam est à la tête d’une fortune de plus de 70 millions de dollars obtenue en pariant en bourse depuis son plus jeune âge. Pour le "New York Magazine", il est devenu l’une des 20 raisons qui font aimer "New York".
Mise à jour : Mohammed Islam a avoué au "New York Obersver" qu'il n'avait, en fait, jamais gagné le moindre centime en Bourse et qu'il avait inventé toute l'histoire.
Mohammed Islam peut s’acheter des BMW sur un coup de tête, manger du caviar à chaque repas et habiter dans un appartement haut de gamme à Manhattan, à New York. Comme n’importe quel millionnaire qui se respecte ? Pas tout à fait : il n’a pas encore le droit de conduire sa voiture de luxe et ses parents ne veulent pas qu’il emménage dans son chez lui… avant sa majorité.
À 17 ans, ce fils d’immigré indien est en train de devenir une célébrité aux États-Unis. Parti de pas grand chose, ce lycéen est à la tête d’une fortune estimée à plus de 70 millions de dollars (56 millions d'euros), raconte le "New York Magazine", lundi 15 décembre. Mohammed Islam passe le plus clair de son temps à boursicoter à un âge où d’autres jouent aux jeux vidéos ou veulent impressionner des filles en faisant du basketball ou du football américain.
Photos effacées sur Instagram
En fait, ce jeune homme est déjà un vétéran de la bourse. Initié par un cousin, il a fait ses premiers paris sur des "penny stocks", ces actions qui ne valent que quelques centimes, dès l’âge de dix ans. Un an plus tard, Mohammed Islam ouvre son premier compte en banque. Depuis lors, il a "réussi à réaliser des retours sur investissement intéressants", explique-t-il dans une vidéo de 2013 où il évoque sa passion pour la finance.
Un succès qui lui a permis de mener grand train avec ses amis, allant de fête en fête et ne rechignant pas à la dépense dans les meilleurs restaurants de la ville. Des petits plaisirs de la vie que le jeune ado a largement immortalisés sur son compte Instagram, étudié en détails par le tabloïd britannique "Daily Mail". Mais "Mocashmoney", comme il se fait appeler sur ce réseau social, ne veut visiblement pas montrer cette face de sa personnalité au monde. Depuis hier, il a effacé toutes ses photos d’Instagram.
Reste qu’il ne regrette en rien de passer chacune de ses pauses, entre deux cours, à chercher les bons coups boursiers. "Beaucoup de jeunes fondent des start-ups [technologiques] mais je pense qu’il y a une nouvelle bulle dans le secteur. La bourse et l’investissement seront toujours là. L’argent circulera toujours", explique-t-il. Pour lui, rien ne dépasse la monnaie sonnante et trébuchante : "Qu’est-ce qui fait tourner le monde ? L’argent. Sans argent qui circule, il ne peut y avoir d’entreprise, d’innovation, de produits, de croissance et d’emploi", résume Mohammed Islam.
Avec son argent, il compte créer un fonds d’investissement pour jouer dans la cour des grands et faire quelque chose avec ses "potes de lycée".
Le jeu dangereux du trading amateur
Si Mohammed Islam impressionne par sa précocité, d’autres particuliers ont fait fortune en bourse sans être des traders professionnels. Au Japon, l’exemple le plus célèbre est "CIS", un ancien champion de jeux vidéo reconverti en as de la spéculation, raconte Bloomberg.
Seules quelques personnes connaissent son nom, mais son pédigrée de trader est impressionnant : avec plus d’un million d’ordres passés sur les marchés financiers ces dernières années, il a amassé près de 110 millions d’euros. "Il mise souvent des gros volumes et peut, à lui tout seul, faire varier l’indice boursier [à Tokyo]", souligne Bloomberg.
Au Japon, les traders particuliers qui travaillent depuis chez eux ont effectué plus de 28 % du volume de toutes les transactions en bourse l’an dernier, d’après Bloomberg. Cette "démocratisation" de l’investissement en bourse est un phénomène mondial. Une jeune start-up américaine, RobinHood, espère même en profiter en lançant la première application pour smartphone qui permet de passer des ordres sans avoir à payer des commissions à un intermédiaire. Pour l’heure, cette solution n’est disponible que sur invitation.
Tentant ? Surtout qu’il y a de plus en plus de sites qui promettent, sur l’Internet, de gagner rapidement et facilement de l’argent en pariant sur tel ou tel marché (la plupart du temps, il s’agit du marché des changes ou Forex). Face à ce phénomène, l’Autorité française des marchés financiers (AMF) a tiré la sonnette d’alarme en septembre 2014. Et pas qu’un peu : d’après leur enquête, 90 % des particuliers qui ont tenté l’aventure y ont perdu, en moyenne, 10 000 euros. Si les trajectoires de Mohammed Islam et de CIS font tant couler d’encre, c’est justement parce qu’elles sont exceptionnelles.