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Grève générale en Italie pour protester contre le gouvernement Renzi

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, vendredi, à travers l'Italie, à l'appel de deux grandes confédérations syndicales, qui souhaitent dénoncer la politique économique et sociale du gouvernement de Matteo Renzi.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi 12 décembre, dans plus de 50 villes italiennes. À l’appel de deux grandes confédérations syndicales, une grève générale a eu lieu dans tout le pays pour dénoncer la politique économique et sociale du président du Conseil italien Matteo Renzi.

Ce mouvement de contestation a touché tous les secteurs d’activité même si un service minimum est garanti. Les syndicats veulent notamment dénoncer "Jobs Act", la réforme du marché du travail voulue par Matteo Renzi pour encourager les embauches. La loi, adoptée la semaine dernière, prévoit de faciliter les licenciements et de réduire les droits et protections des salariés dans leurs premières années de contrat.

Les syndicats dénoncent aussi le projet de budget 2015, jugeant ses mesures de relance de l'économie insuffisantes. En toile de fond, le mécontentement vient aussi du choix de Matteo Renzi de mettre fin à la concertation avec les confédérations syndicales et au marchandage qu'elles ont imposé pendant des décennies à tous les gouvernements sur de nombreux sujets.

"Le gouvernement commet une erreur en éliminant la discussion et la participation" des syndicats à l'élaboration des lois, a affirmé vendredi Susanna Camusso, secrétaire générale de la CGIL (gauche), principale confédération italienne. "Le gouvernement doit choisir entre le conflit et le dialogue", a-t-elle insisté.

"La grève générale d'aujourd'hui est sans aucun doute le signe d'une tension notable entre le gouvernement et les syndicats", a relevé le président de la République Giorgio Napolitano.

Des centaines de vols annulés

Selon des sources syndicales, il y avait 50.000 manifestants à Milan, 70.000 à Turin, 40.000 à Rome, 50.000 à Naples, 15.000 à Palerme, et une cinquantaine de manifestations au total devaient se dérouler dans la journée. Les forces de l'ordre italiennes ne donnent pour leur part jamais d'estimation.

De nombreux secteurs du public et du privé ont été touchés par cette grève, essentiellement les transports. Des centaines de vols, notamment vers l'Europe, ont dû être annulés ou reprogrammés, tandis que les transports en commun ont surtout assuré le service minimum garanti par la loi aux heures de pointe.

Les appels à la grève générale sont fréquents en Italie. La dernière grève générale unitaire remonte à décembre 2011, contre le gouvernement de Mario Monti soutenu par la gauche, mais elle n'avait duré que trois heures.

Avec AFP