Quelques mois après une attaque qui avait fait 118 morts sur un marché de Jos, dans le centre du Nigeria, des kamikazes ont à nouveau frappé, au même endroit. Une trentaine de corps ont d'ores et déjà été retrouvés.
Un double-attentat à la bombe a frappé jeudi 11 décembre un marché de la ville de Jos, dans l'État du Plateau, au centre du Nigeria, tuant au moins 31 personnes, selon les autorités nigérianes. La première explosion a eu lieu à 18 h 30 (locales), une heure de fréquentation moindre du marché, suivie d'une autre, quelques minutes plus tard.
Les recherches sont néanmoins toujours en cours et les autorités craignent que le bilan des victimes n’augmente. “Trente-et-un corps ont été retrouvés jusqu’à maintenant mais les secours sont toujours sur place et les chiffres pourraient évoluer", a déclaré un porte-parole du gouverneur de la region, Jonah Jang.
"J'ai vu un éclair de lumière et j'ai entendu une forte détonation. Après il y avait des débris partout et des corps mutilés. J'en ai compté 32", a raconté un témoin, précisant que la seconde explosion s'était produite dans le quartier commerçant de Terminus.
L’attaque a eu lieu près de l'endroit où un précédent attentat avait tué au moins 118 personnes le 20 mai dernier, ont annoncé les secours. "Il s'agit d'un double attentat à la bombe (...) près du lieu de l'attentat de mai", a déclaré à l'AFP Mohammed Abdulsalam, de l'Agence nationale des secours. Deux explosions avaient alors frappé un marché très fréquenté de la ville de Jos.
Une aspirante kamikaze de 13 ans arrêtée à Kano
Plus tôt dans la journée, une fille de 13 ans munie d'une ceinture d'explosifs a été arrêtée à Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria. La jeune fille s'était présentée la veille dans un dispensaire de la banlieue de Kano, quelques heures après un double attentat-suicide qui a fait quatre morts dans un marché aux tissus de la ville. Elle disait avoir été blessée dans l’attaque, selon une infirmière du dispensaire.
Les femmes kamikazes, qui dissimulent des explosifs sous leur long hijab, portant parfois leurs bombes dans leur dos à la manière d'un bébé, sont de plus en plus souvent impliquées dans les attaques quotidiennes attribuées au groupe islamiste armé Boko Haram dans le nord du Nigeria.
Kano a déjà été quatre fois la cible d'attentats-suicides perpétrés par des femmes en juillet dernier, et plusieurs femmes kamikazes ont mené d'autres attaques dans des villes du Nord ces dernières semaines, dont Maiduguri, le fief historique de Boko Haram.
C'est aussi à Kano, deuxième plus grande ville du Nigeria avec environ 10 millions d'habitants, et principale ville du Nord musulman, qu'un double attentat-suicide suivi d'une fusillade, attribués aux islamistes, avaient fait au moins 120 morts et 270 blessés à la Grande Mosquée le 29 novembre.
Avec AFP et Reuters