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Le président zimbabwéen Robert Mugabe a limogé mardi sa vice-présidente Joice Mujuru, qu'il accuse d'incompétence, corruption et de complot d'assassinat contre lui. Huit ministres proches de la vice-présidente ont également été congédiés.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a limogé, mardi 9 décembre, sa vice-présidente Joice Mujuru, avec qui il est en conflit ouvert, a annoncé le gouvernement. L'autoritaire chef d'État a également congédié par la même occasion huit ministres et un vice-ministre proches de Joice Mujuru. La nouvelle équipe gouvernementale doit être désignée mercredi ou jeudi.

"Le président RG Mugabe a exercé ses pouvoirs exécutifs pour libérer l'honorable Joice Mujuru [...] de son poste de vice-présidente de la République du Zimbabwe, avec effet immédiat", a indiqué, dans un communiqué, le secrétaire en chef du gouvernement, Misheck Sibanda. "Il est devenu évident que sa conduite dans l'exercice de ses fonctions était devenue incompatible avec le niveau attendu, présentant un conflit entre les responsabilités officielles et des intérêts privés", a-t-il ajouté.

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Joice Mujuru, longtemps considérée comme probable héritière du vieux président Robert Mugabe, était soumise depuis plusieurs semaines à un feu nourri d'une partie de la Zanu-PF, le parti dominant au Zimbabwe. Elle a été accusée pêle-mêle d'incompétence, de corruption et de complot pour assassiner le père de l'indépendance du pays, qui, à 90 ans, est au pouvoir depuis 1980.

Le congrès de la Zanu-PF, la semaine dernière, l'avait déjà exclue du comité central, tandis qu'il reconduisait Robert Mugabe à la direction du parti et plaçait son épouse Grace à la tête de l'influente Ligue des femmes. Le couple Mugabe n'avait alors pas été avare de critiques à l'égard de Joice Mujuru, 59 ans, veuve d'un ancien compagnon d'armes du président, décédé en 2011 dans le mystérieux incendie de leur maison.

"Une mouche prise dans une toile de mensonges"

La vice-présidente, tombée en disgrâce, avait estimé qu'elle était victime d'une cabale. "Je suis devenue la mouche prise dans une toile de mensonges, dont l'objectif final est la destruction de la Zanu-PF, de ce qu'elle représente et finalement du gouvernement actuel", avait-elle écrit, mardi, dans un communiqué.

"Une tentative bruyante a été faite pour me présenter comme "traîtresse", "assassin" et "vendue", mais pas un iota de preuve n'a été produit pour donner du crédit à ces allégations", a-t-elle relevé.

La Zanu-PF est déchirée depuis plusieurs années par une guerre de succession, opposant notamment Joice Mujuru et le ministre de la Justice, Emmerson Mnangagwa, pour remplacer un jour Robert Mugabe.

Emmerson Mnangagwa, qui à 68 ans vient d'être nommé au comité central du parti, semble maintenant revenu dans la course.

Avec AFP