Les prochains Jeux olympiques pourront, sous certaines conditions, se tenir dans deux villes ou deux pays différents, ont décidé lundi les membres du CIO, qui ont également accepté que de nouveaux sports soient inscrits au programme.
Habituellement très ancrés dans le respect des traditions, les Jeux olympiques viennent pourtant d'être l'objet de deux réformes majeures. Réunis lundi 8 décembre à Monaco, les membres du Comité international olympique (CIO) ont en effet engagé une large réforme en permettant aux JO de se tenir dans deux lieux différents et en augmentant le nombre de sports au programme.
"Cela représente un grand pas en avant dans l'organisation des Jeux olympiques", a salué le président du CIO Thomas Bach qui, quinze mois après son élection, a fait adopter par la 127e session son Agenda-2020, dont les quarante mesures visent à atténuer le coût des Jeux et à maintenir leur attractivité.
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Si les JO d'été attirent encore de nombreuses candidatures, Paris, Berlin ou encore Durban, en Afrique du Sud, ayant déjà manifesté leur intérêt pour l'édition 2024, il n'en va pas de même pour les Jeux d'hiver.
Refroidies par la démesure et les coûts pharaoniques des derniers Jeux de Sotchi, en Russie, plusieurs villes ont renoncé à prendre le départ d'une course d'obstacles longue et onéreuse. Résultat, seules Pékin et Almaty, au Kazakhstan, sont candidates pour les Jeux d'hiver de 2022.
Le principe d’unicité des JO remis en question
Dans un souci d'économie et de "durabilité", le CIO est donc prêt à autoriser, dans des cas très précis, la tenue des JO dans deux villes ou deux pays différents. "Si, de façon exceptionnelle, une ville prouve que toute une discipline peut avoir lieu en dehors de la ville, ou même en dehors du pays, pour des raisons de durabilité, nous pouvons l'envisager", a expliqué l'Australien John Coates, vice-président de la commission exécutive du CIO.
Ainsi, "une ville organisant les Jeux d'été pourrait en théorie faire appel à un autre pays pour y utiliser une infrastructure au coût élevé, comme par exemple un site de canoë-kayak", selon les explications d'une source proche du CIO.
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"Pour assurer un succès continu, il faut que nous soyons prêts à être souples et que les villes puissent présenter des modèles différents", a ajouté John Coates.
Bien que les recommandations aient été adoptées à l'unanimité, certains membres ont émis des réserves durant les débats quant à cet éclatement des sites. "Je crains que le principe d'unicité des Jeux puisse être atténué par la proposition faite d'organiser des épreuves dans plusieurs endroits d'un pays ou même dans un pays voisin", a souligné le membre suisse du CIO, Denis Oswald. "Le village olympique n'aura pas la même importance qu'avant, les athlètes isolés ne disputeront qu'une sorte de championnat du monde".
La non-discrimination des homosexuels, nouveau principe fondamental
Autre mesure phare de l'Agenda-2020 adoptée à l'unanimité, le nombre de sports au programme pourra augmenter. Le nombre de sports aux Jeux d'été "pourrait être augmenté à 29 ou 30" si la commission du CIO l'accepte, a détaillé Franco Carraro, rapporteur du groupe de travail sur la composition du programme olympique.
Tous les quatre ans, un sport nouveau, une discipline ou une épreuve nouvelle sera invité aux Jeux pour une unique édition.
Au total, 26 sports étaient présents au programme des JO de Londres en 2012. Le CIO continuera cependant à limiter le nombre d'épreuves et d'athlètes présents, à 10 500 athlètes et 310 épreuves pour les Jeux d'été, et 2 900 athlètes et 100 épreuves pour les Jeux d'hiver.
L'Agenda-2020 entre dès maintenant en vigueur et concerne donc les JO d'hiver de Pyeongchang-2018 et ceux d'été de Tokyo-2020, où les organisateurs souhaitent inscrire le baseball et le softball au programme.
Le CIO a également entériné le lancement d'une chaîne de télévision olympique, diffusée 365 jours par an dans le monde entier et dans un premier temps sur Internet. Enfin, l'assemblée plénière a validé, dix mois après les très tendus Jeux de Sotchi, la mesure 14 de l'Agenda recommandant d'"inclure la non-discrimination selon l'orientation sexuelle dans le sixième principe fondamental de l'Olympisme."
Avec AFP