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Scandales à la CGT : le syndicat doit décider du sort de Thierry Lepaon

Éclaboussé par deux scandales financiers, liés notamment à des "indemnités de départ", le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, fait face, vendredi, à la direction centrale du syndicat qui souhaite, dans sa majorité, son départ.

Réunion cruciale, vendredi 5 décembre, à la CGT : Thierry Lepaon, à la tête du puissant syndicat depuis mars 2013, attend de connaître le sort qui lui sera réservé. Va-t-il être démis de ses fonctions par la direction de la centrale, réunie en comité extraordinaire ? Probablement. Ce serait un sacré coup de massue pour la CGT. Jamais depuis le début du XXe siècle, un dirigeant de la Confédération générale du travail n’avait été poussé vers la sortie. La dernière démission remonte à 1909, lorsque Victor Griffuelhes, secrétaire général depuis 1901, avait été contraint de quitter ses fonctions.

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Le comité décisionnel jugera-t-il inacceptable le dernier scandale qui éclabousse le secrétaire général cgtiste ? Mardi 2 décembre, "L’Express" a en effet révélé que Thierry Lepaon, nouvellement élu à la tête de la CGT avait signé une rupture conventionnelle avec son ancien employeur et touché des indemnités de départ. Jusque là rien d’illégal. Seulement voilà, son ancien employeur n’était d’autre que…. la CGT, section Basse-Normandie.

Les 31 000 euros de prime perçus pour venir à Paris passent alors très mal auprès des militants. D’autant plus mal que Lepaon n’y a rien vu d’anormal : "Je changeais d’employeur", s’est-il justifié. Et surtout, la CGT a toujours critiqué le dispositif des "ruptures conventionnelles" créé en 2008 et jugé trop favorable au patronat, rappelle "L'Express".

Qui pour prendre la relève ?

Deuxième problème : ce n'est pas la première fois que le secrétaire général cgtiste est rattrapé par une polémique. Il y a quelques jours, Thierry Lepaon était déjà sur la sellette après les révélations du "Canard enchaîné" sur les travaux onéreux réalisés dans son appartement de fonction et dans son bureau : respectivement 105 000 euros pour le premier et 62 000 pour le second. Là encore, Thierry Lepaon n'a pas vraiment vu le souci. "Dans le cadre des travaux faits dans la maison confédérale, on a estimé qu'il était bon de refaire le bureau du secrétaire général de la CGT", a-t-il simplement déclaré à Europe 1, après les révélations de l’hebdomadaire satirique.

"Notre bâtiment a été construit il y a 30 ans et tous les ans il y a des travaux pour entretenir ce patrimoine", a-t-il ajouté, précisant qu’il était nécessaire de refaire "l’électricité, le chauffage, la climatisation et les sols". Il a en revanche jugé que les travaux coûteux dans son appartement de fonction n'étaient pas justifiés.

Les yeux sont désormais tournés vers la relève : "L'organisation est dans une situation de doute et d'angoisse et personne n'a envie de revivre la guerre des chefs" qui avait secoué la centrale lors de la succession de Bernard Thibault en 2012, explique une dirigeante du syndicat."Il faut que les uns et les autres fassent preuve de beaucoup de responsabilité pour affronter la période difficile à venir", prévient cette même source, alors que des noms commencent déjà à circuler dans la presse, notamment celui de Philippe Martinez, numéro un de la Fédération de la métallurgie.

Avec AFP
 

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