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Jason Rezaian, correspondant du "Washington Post", reste détenu en Iran

La famille du journaliste irano-américain Jason Rezaian, arrêté le 22 juillet en Iran, a annoncé que sa détention est prolongée de 60 jours. Sur France 24, le secrétaire du Conseil iranien des droits de l'Homme commente ce "fiasco".

Jason Rezaian, un Irano-Américain correspondant du "Washington Post" à Téhéran depuis 2012, a été arrêté le 22 juillet avec sa femme Yeganeh Salehi, journaliste au quotidien "The National" basé aux Émirats arabes unis, dans le cadre, selon les autorités, d'une affaire liée à la sécurité de la République islamique d'Iran.

Yeganeh Salehi, 30 ans, a été libérée sous caution en octobre et le "Post" espérait alors une prochaine libération de son mari. Mais selon la famille du journaliste, citée par le journal mercredi 3 décembre, sa détention a été prolongée de 60 jours.

Le directeur général du département des médias étrangers au sein du ministère de la Culture, Mohammad Koushesh, avait récemment confié à l'AFP espérer une libération prochaine, tout en rappelant que la décision relevait de la justice, contrôlée par la faction la plus dure du pouvoir iranien.

Interviewé par France 24, Mohammad Javad Larijani, secrétaire du Conseil iranien des droits de l’Homme, a confirmé que ce dossier est entre les mains de la justice qui doit désormais formaliser les charges portant contre Jason Rezaian. Il a affirmé que la santé du journaliste est bonne. Et il espère que ce "fiasco" puisse se terminer de bonne manière.

Des charges confuses

L'Iran ne reconnait pas la nationalité américaine de Jason Rezaian, précise le "Washington Post", ajoutant qu'un avocat désigné par la famille n'avait pas été autorisé à le rencontrer. Le mois dernier, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif avait expliqué que le journaliste était interrogé "pour ce qu'il avait fait en tant que citoyen iranien".

Les charges retenues contre le correspondant quotidien américain et son épouse n'ont jamais été clairement énoncées. Un responsable judiciaire avait affirmé mi-août que le couple était impliqué dans une affaire liée à la sécurité du pays. Un autre avait évoqué les "activités des ennemis (de l'Iran) et de leurs agents". Un quotidien conservateur avait parlé d'accusations d'espionnage.

"Si les autorités avaient la preuve qu'il a commis un crime, elles auraient dû le condamner juste après son arrestation", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient. "Au point où nous en sommes, ils devraient le libérer", a-t-elle ajouté.

Selon Reporters sans frontières, au moins 50 journalistes ou net-citoyens étaient emprisonnés en Iran en septembre. Les autorités iraniennes ne font, elles part d’aucune arrestation, à l’instar du président Hassan Rohani qui s’était exprimé sur le sujet début octobre dans une interview accordée à la chaîne CNN. "Je ne pense pas qu’un seul individu soit détenu ou envoyé en prison parce qu’il est journaliste", avait soutenu le président iranien.

Avec AFP