Alors que le projet était suspendu depuis le printemps dernier, Moscou, par l'intermédiaire de Vladimir Poutine et du patron de Gazprom, a annoncé lundi l'abandon de la construction du gazoduc South Stream qui devait relier la Russie à l'Italie.
Le président russe Vladimir Poutine a reconnu, lundi 1er décembre, à Ankara qu'il ne pouvait pas "en l'état" poursuivre le projet russo-italien de gazoduc South Stream, auquel la Bulgarie s'est opposée sous pression de l'Union européenne (UE).
"Comme nous n'avons toujours pas reçu la permission de la Bulgarie, nous pensons que dans la situation actuelle la Russie ne peut pas poursuivre la réalisation de ce projet", a déclaré Vladimir Poutine à la presse à l'issue d'une rencontre avec le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.
"Le projet est abandonné, c'est comme cela", a confirmé le directeur général de Gazprom, Alexeï Miller.
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Dans la foulée, le chef du Kremlin a annoncé que le géant gazier russe avait décidé "d'augmenter de 3 milliards de mètres cubes" les livraisons de gaz à la Turquie "afin de satisfaire ses besoins". "Nous allons faire une réduction de 6 % du prix du gaz naturel à compter du 1er janvier" 2015 pour la Turquie, a-t-il ajouté.
Porté par Gazprom, le projet South Stream, d'un coût évalué à 16 milliards d'euros, est destiné à approvisionner l'Europe en gaz russe en contournant l'Ukraine. Il a été bloqué par l'Union européenne dans le cadre des sanctions visant Moscou dans son conflit avec Kiev.
Le projet russo-italien South Stream, dont le chantier a été officiellement lancé en décembre 2012, devait relier sur 3 600 kilomètres la Russie à la Bulgarie, pour se diriger ensuite vers l'Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie. Il devait avoir une capacité de 63 milliards de m3 par an.
Avec AFP