La ville de Maiduguri au Nigeria, fief historique des islamistes de Boko Haram, a été touchée par un double attentat-suicide lundi perpétré sur un marché très fréquenté. Au moins cinq personnes ont été tuées selon un premier bilan.
Deux bombes ont explosé, lundi 1er décembre, sur un marché de Maiduguri, grande ville du nord-est du Nigeria, déjà pris pour cible par deux femmes kamikazes la semaine dernière, selon des témoins.
"Une femme âgée d'une quarantaine d'années s'est approchée des stands de marchands de poulets [...] mais les miliciens postés non loin ont voulu vérifier les bagages qu'elle transportait", a déclaré Ahmad Sanusi, un témoin. "La femme a refusé [...] des gens se sont amassés sur les lieux et c'est là qu'elle a déclenché un explosif", a-t-il ajouté, dans un récit qui concorde avec celui d'autres témoins.
"Après la première explosion, une seconde (bombe) a explosé", a précisé Goni Abba, un autre témoin, détruisant les immeubles autour et tuant plusieurs personnes, selon lui.
"Deux femmes kamikazes ont déclenché des explosifs dans le Monday Market à deux endroits distincts", a déclaré à l'AFP Gideon Jibrin, le porte-parole de la police de l'État de Borno.
Ce dernier avait fait état dans un premier temps de 10 morts et de nombreux blessés, mais a ensuite rectifié le bilan par sms, indiquant qu'il y avait eu cinq morts.
Maiduguri, ville habituée des violences
Le Monday Market, un marché très fréquenté du centre de Maiduguri, avait déjà été mardi dernier la cible d'un double attentat suicide qui avait fait au moins 45 morts, quand deux femmes avaient déclenché leur ceinture d'explosifs dissimulés sous leur hijab. Une autre attaque avait fait 15 morts au Monday Market le 1er juillet.
Vendredi, la police a annoncé avoir arrêté deux femmes kamikazes présumées à Maiduguri, et avoir désamorcé un engin explosif improvisé équipé d'une commande à distance et caché à proximité d'un autre marché de la ville.
Maiduguri, capitale de l'État de Borno, fief historique de Boko Haram, a longtemps été le théâtre d'attaques et d'affrontement quasi quotidiens entre les islamistes et les forces de l'ordre pendant un temps.
Quand Boko Haram s'est ensuite concentré dans des régions plus reculées du Nord-Est, les civils fuyant les combats ont afflué de plus en plus nombreux pour se réfugier dans la ville. Des responsables locaux avaient estimé en septembre que plus de la moitié des 4,1 millions d'habitants de cet État avaient trouvé refuge à Maiduguri, qui ne comptait à l'origine guère plus d'un million d'habitants.
Avec AFP