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Exclusif : Pour Essebsi, "Ennahda a organisé la campagne de Marzouki"

Selon les premiers résultats, le chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, est arrivé en tête de l’élection présidentielle tunisienne et affrontera le président sortant Moncef Marzouki au second tour. Béji Caïd Essebsi reproche à son rival ses liens avec Ennahda. Il était l’invité de France 24.

Mardi 25 novembre, avant même l’annonce des premiers résultats de l’élection présidentielle tunisienne, le candidat du parti Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, n'a pas hésité à critiquer son rival au second tour, lors d’une interview accordée à France 24.

"Monsieur Marzouki est un homme respectable puisqu'il a été président provisoire pendant trois ans", a-t-il déclaré. Mais "s'il a obtenu ce résultat, c'est qu'il a été soutenu principalement par les cadres [du parti islamiste] Ennahda". Ces derniers, selon le chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, "ont non seulement voté pour lui mais ils ont organisé sa campagne". Béji Caïd Essebsi n'a en outre pas manqué de reprocher à son rival d’avoir "invité certains salafistes à prendre la parole dans ses meetings".

>> À lire sur France 24 : "Présidentielle tunisienne : Essebsi en tête du premier tour devant Marzouki"

Béji Caïd Essebsi convient que, sans majorité absolue, son parti Nidaa Tounès ne pourra pas gouverner seul. "Nous sommes un parti du centre", a-t-il affirmé en évoquant la formation d’un "gouvernement pluriel". Et de citer le parti Afek Tounès, qui a obtenu huit sièges aux élections législatives, avec lequel il se dit "toujours en symbiose". Béji Caïd Essebsi met toutefois un bémol : "Gouverner avec un autre mouvement ne veut pas dire nécessairement qu’il fasse partie du gouvernement."

D’après les premiers résultats officiels, le candidat de Nidaa Tounès est arrivé en tête du scrutin de dimanche avec 39,46 % (1 289 384 voix). Le président sortant Moncef Marzouki, candidat du Congrès pour la République, est en seconde position, avec 33,43 % (1 092 414 voix). 

>> À voir aussi sur France 24, l'interview accordée en arabe par Béji Caïd Essebsi