
Le géant pétrolier Total a été renvoyé en correctionnelle par la justice française, mardi, pour répondre d'accusations de corruption dans le cadre de l'attribution de droits d'exploitation de champs gaziers et pétrolifères en Iran.
C'est une vielle histoire qui vient de rattraper Total. Le géant français du pétrole a été renvoyé en correctionnelle pour répondre d'accusations de corruption dans le cadre de l'attribution de contrats gaziers et pétroliers iraniens dans les années 1990 et au début des années 2000, a confirmé un porte-parole du groupe mardi 25 novembre.
Ce développement judiciaire était attendu depuis les conclusions du parquet de Paris, en mai dernier. Il avait alors requis le renvoi en correctionnelle du groupe et de son PDG, Christophe de Margerie. À la suite du décès du patron de Total, l'action en justice se concentre désormais sur le groupe.
Une enquête était ouverte depuis 2006 contre le géant du pétrole français. Il est soupçonné d'avoir versé des pots-de-vin à des décideurs et intermédiaires iraniens afin de remporter plusieurs contrats pour l'exploitation de parcelles des champs gaziers et pétroliers du South Pars (à la frontière entre l'Iran et le Qatar). Ce réservoir naturel est décrit comme l'un des plus importants du monde.
Accord avec les États-Unis
En 2006, Total avait déclaré qu'au "regard du droit français", son comportement dans ce dossier était parfaitement légal. Depuis lors, c'est le droit américain qui a rattrapé le groupe français. En 2013, il a accepté de verser 398 millions de dollars (307 millions d'euros) pour mettre un terme aux procédures judiciaires engagées aux États-Unis pour des faits similaires.
Pour les autorités américaines, Total a versé 60 millions de dollars de pots-de-vin à des Iraniens ce qui lui a ensuite permis de réaliser plus de 150 millions de dollars de profits sur l'exploitation des champs gaziers iraniens.
L'enquête américaine a donné un coup de pouce à la procédure française. Le parquet de Paris a reconnu, en mai 2013, que l'entraide pénale internationale avait permis de "faciliter l'identification de circuits financiers litigieux (et) d'en préciser les modalités".
Avec Reuters