Les Farc ont accepté de relâcher un haut gradé de l'armée colombienne capturé le week-end dernier. Cette décision devrait ouvrir la voie à une reprise des négociations de paix visant à mettre un terme à un demi-siècle d'insurrection dans le pays.
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont promis de libérer le général Ruben Dario Alzate ainsi que quatre autres personnes capturées au cours des deux dernières semaines "aussi vite que possible".
Les services du président Juan Manuel Santos, qui avait suspendu les négociations de paix avec les rebelles marxistes à la suite de cet enlèvement, ont rapidement réagi à en s'engageant à reprendre les discussions de paix dès la libération effective des otages.
Le général Ruben Dario Alzate, le plus haut gradé jamais capturé par les Farc, a été kidnappé dimanche en compagnie d'un avocat et d'un autre officier à proximité de la ville de Quibdo, dans l'ouest de la Colombie. Peu auparavant, les rebelles avaient enlevé deux soldats dans l'est du pays.
La décision des Farc intervient après un accord sur les conditions de cette libération avec le gouvernement et les pays garants des pourparlers de paix, Cuba et la Norvège.
"Le gouvernement va tout faire pour assurer que ces personnes retrouvent saines et sauves leur foyer, avec l'espoir que cela arrive le plus vite possible", a indiqué la présidence colombienne dans un communiqué. "Une fois qu'elles seront toutes libérées, la délégation du gouvernement retournera à la Havane."
"Nous arriverons à la paix"
Mercredi matin, les Farc avaient imputé au gouvernement la responsabilité de la crise actuelle, insistant sur l'urgence d'instaurer un cessez-le-feu, une option exclue par le président Santos avant la signature d'un accord définitif.
"Il n'est pas admissible que quelqu'un qui déclare une guerre sans merci réclame qu'on ne touche pas à ses soldats et généraux", a protesté devant la presse Ivan Marquez, numéro deux de la guérilla, dont il dirige la délégation à La Havane.
La veille toutefois, la rébellion s'était déclarée prête à trouver une "solution rapide et raisonnable" à cette crise.
En déplacement mercredi dans le sud du pays, le président Santos a tenu à rassurer les Colombiens : "Qu'importe les obstacles et les ennemis, nous arriverons à la paix".
Les négociations entre le gouvernement colombien et les Farc ont débuté en novembre 2012. Les pourparlers ont porté leurs fruits sur trois des cinq dossiers à l'ordre du jour des discussions (réforme agraire; participation des rebelles à la vie politique colombienne; lutte contre la production et le trafic de drogue) mais les négociateurs doivent encore s'accorder sur l'indemnisation des victimes et sur la sortie du conflit avec notamment la question du désarmement.
Avec Reuters et AFP