Amine Gemayel, ancien président du Liban (1982 - 1988) et leader du parti Kataeb, est un pilier de la scène politique libanaise. Dans un entretien accordé à France 24, il revient sur la situation critique de la région et sur la crise institutionnelle que traverse son pays.
Interrogé sur les récents affrontements entre l’organisation de l’État islamique (EI) et l’armée libanaise dans la ville de Tripoli, dans le nord du Liban, Amine Gemayel estime que, pour le moment, l’influence des jihadistes "se limite à la zone frontalière".
"Les retombées sont contenues sur le plan sécuritaire", explique l’ancien président du LIban sur France 24. "L’armée libanaise veille au grain", tandis que "le Courant du Futur [à majorité sunnite] est conscient de ses responsabilités".
Il lui paraît toutefois nécessaire que l’armée libanaise reçoive les armes promises par ses alliés dans les plus brefs délais. "Le Liban ne peut pas attendre quatre ou cinq ans", s'inquiète Amine Gemayel.
"Mise en péril de l'unité nationale"
Alors que le pays du Cèdre est sans président depuis plus de cinq mois, l'ancien chef d'État dénonce le "blocage des institutions" opéré par l’alliance entre le Hezbollah et Michel Aoun.
"C’est un crime de lèse-souveraineté, de lèse-intérêt de l’État, qui met en péril l’unité nationale !", s’insurge l’ancien chef de l'État.
Tandis que le mandat du Parlement, auto-prorogé en juin 2013, expire le 16 novembre, Amine Gemayel considère qu'une nouvelle prorogation du Parlement serait un "palliatif très dangereux parce qu’il va banaliser l’absence de président de la République".
"Marginaliser le rôle du président au Liban porte atteinte à l’unité nationale", s'inquiète Amine Gemayel.