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De nouveaux heurts à Hong Kong font 20 blessés

Le quartier de Mong Kok a de nouveau été le théâtre d'affrontements, dans la nuit de samedi à dimanche, entre les forces de l'ordre et les manifestants pro-démocratie. Le gouvernement a fait état d'une vingtaine de blessés.

Il ne se passe désormais plus un jour sans que de nouveaux affrontements opposent policiers et manifestants pro-démocratie à Hong Kong. Vingt personnes ont ainsi été blessées dans le quartier de Mong Kok, dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 octobre, a annoncé dimanche le gouvernement local.

Des dizaines de policiers en tenue anti-émeute ont chargé un groupe de manifestants dans ce quartier réinvesti la veille, l'un des trois sites occupés par les protestataires depuis trois semaines dans l'ancienne colonie britannique.

Les policiers, en tenue anti-émeute, ont fait pleuvoir les coups de matraques sur les manifestants, dont certains ont été évacués sur des civières, et d'autres ont été soignés pour des blessures à la tête, des fractures et des contusions, selon des journalistes de l'AFP et des sources médicales sur place.

Policiers et manifestants ont livré des versions divergentes sur les causes de ces heurts survenus dans ce quartier très densément peuplé situé sur le continent, en face de l'île de Hong Kong. La police a assuré avoir fait preuve de retenue et avoir agi au moment où les protestataires avaient "soudainement tenté de forcer" ses cordons. Selon un communiqué, les policiers ont utilisé un "minimum de force pour disperser" les manifestants "afin d'éviter que la situation ne dégénère".

"Ils nous ont frappés sans raison"

De leur côté, les manifestants ont expliqué à l'AFP qu'ils n'avaient rien fait pour provoquer les policiers. Ceux-ci ont chargé lorsque les protestataires ont ouvert leurs parapluies, devenus le symbole de la mobilisation pour réclamer davantage de libertés démocratiques, et les ont posés sur des barricades, ont-ils dit. "Ils nous ont frappés sans raison, a affirmé Jackie, 30 ans. J'ai reçu quatre ou cinq coups de matraque [...]. J'avais du sang partout sur la tête et j'ai reçu des soins médicaux."

Le gouvernement a déclaré que 20 personnes avaient été blessées entre 22 heures et 6 heures (entre 14 heures GMT et 22 heures GMT samedi), sans toutefois préciser s'il s'agissait de policiers ou de manifestants. Le service de presse de l'exécutif local n'a pas précisé non plus si ces personnes avaient toutes été blessées à Mong Kok.

Il s'agit de la quatrième nuit consécutive au cours de laquelle de violents heurts ont éclaté alors que le gouvernement a proposé de rencontrer mardi les étudiants, fer de lance du mouvement, qui réclament la démission du chef de l’exécutif Leung Chun-ying et l’instauration d’un véritable suffrage universel. Ce territoire autonome  vit sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Mais les protestataires ne se font guère d'illusions sur leurs chances d'obtenir satisfaction. Peu d'observateurs s'attendent en effet à ce que Pékin, qui craint la contagion démocratique, fasse la moindre concession.

Si la Chine a accepté le principe du suffrage universel pour l'élection du prochain chef de l'exécutif en 2017, elle entend garder la haute main sur le processus électoral et conserver le contrôle des candidatures.

Avec AFP