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Étudiants disparus au Mexique : le chef d'un cartel arrêté

L'arrestation du chef d'un cartel mexicain, jeudi, pourrait offrir de nouvelles pistes aux enquêteurs dans l'affaire des 43 étudiants disparus au Mexique, estime le ministre de la Justice mexicain.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire des 43 étudiants disparus au Mexique. Sidronio Casarrubias Salgado, le chef du cartel mexicain des Guerreros Unidos, a été capturé jeudi en compagnie de l'un des ses opérateurs les plus proches, a annoncé, vendredi 17 octobre dans la soirée, Tomas Zeron, directeur des enquêtes criminelles au ministère de la Justice.

Casarrubias a été capturé à l'occasion d'un contrôle à un barrage policier sur l'autoroute entre Mexico et Toluca après avoir présenté de faux papiers. Son arrestation pourrait conduire à de nouvelles pistes sur le mystère des 43 étudiants disparus depuis trois semaines, une affaire qui a suscité de nouvelles manifestations d'indignation.

Le groupe criminel des Guerreros Unidos est accusé de s'être allié à la police municipale de la ville d'Iguala pour tirer sur des étudiants la nuit du 26 septembre, une attaque qui avait fait six morts et 25 blessés. C'est après ces incidents que 43 élèves-enseignant de l'école normale d'Ayotzinapa ont été portés disparus.

Jesús Murillo Karam, le ministre de la Justice, a indiqué que Sidronio Casarrubias, qui est le frère de Mario Casarrubias, dit "Joli Crapaud", fondateur et précédent dirigeant des Guerreros Unidos, avait nié avoir ordonné l'attaque contre les étudiants. Mais le ministre mexicain a toutefois assuré que cette capture était "le début d'une nouvelle piste qui peut nous rapprocher plus vite et plus facilement de la vérité".

Les autorités judiciaires pensent qu'après la fusillade, les 43 jeunes ont été emmenés par la police d'Iguala à la municipalité voisine de Cocula pour être livrés à des hommes des Guerreros Unidos. Selon certains des présumés membres des Guerreros Unidos arrêtés, l'ordre d'assassiner les jeunes aurait été donné par un des chefs du cartel, seulement connu sous le surnom de "Chucky".

Manifestation à Acapulco

Le gouvernement mexicain est confronté à une pression croissante, à la fois dans le pays et à l'échelle internationale, pour que la lumière soit faite sur cette affaire énigmatique, qui a jeté une lumière crue sur la connivence entre autorités locales, policiers et narcotrafiquants.

Le président Enrique Peña Nieto insiste jour après jour sur le fait que les 2 000 policiers et militaires déployés à Iguala font leur possible pour retrouver la trace des jeunes disparus. Mais aucun d'entre eux n'a été identifié parmi les 28 premiers cadavres trouvés dans des fosses clandestines près d'Iguala. Il reste encore à déterminer un nombre encore indéterminé de corps trouvés dans trois autres fosses clandestines, a indiqué le ministre Murillo Karam.

Vendredi, des milliers de manifestants ont défilé dans le calme à Acapulco, principale ville de l'État de Guerrero, au sud du Mexique, pour exiger la vérité sur cette affaire. "Vivants ils les ont emmenés, vivants nous les voulons !", ont crié étudiants, enseignants et paysans qui demandent également la démission du gouverneur du Guerrero, Angel Aguirre, pour sa gestion de cette affaire.

"Nous voulons que les autorités cessent de faire semblant, elles savent déjà s'ils sont vivants ou morts. Et nous voulons qu'on nous montre les corps ou qu'on les libère", a déclaré Jesus Gonzalez, un professeur portant une chemise à l'effigie de "Che" Guevara et un sombrero de paille pour se protéger du soleil.

Selon la police régionale quatre mairies du Guerrero sont occupées depuis deux jours par des enseignants et des étudiants.

Quant au maire d'Iguala, José Luis Abarca, et son épouse, ils sont en cavale depuis le lendemain des événements du 26 septembre et sont toujours recherchés par la police. Le Congrès de l'État du Guerrero, dont le siège situé dans la capitale Chilpancingo avait été attaqué mardi par des enseignants et des étudiants, a par ailleurs révoqué, vendredi, José Luis Abarca de son mandat de maire. Enfin, le gouverneur Aguirre a démis de ses fonctions son responsable de la santé publique, Lazaro Mazon, mentor politique du maire d'Iguala et qui a été appelé à déposer devant la justice.

Avec AFP