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Toujours aucune trace des 43 étudiants mexicains disparus

Les autorités mexicaines ont annoncé, mardi, qu'aucun des étudiants disparus ne figurait parmi les dépouilles exhumées de plusieurs fosses communes clandestines découvertes près d'Iguala, dans le sud du pays.

Toujours aucune trace des 43 étudiants mexicains disparus fin septembre dans le sud du Mexique. Les autorités ont annoncé, mardi 14 octobre, que les disparus ne figuraient pas parmi les 28 dépouilles exhumées de cinq fosses communes clandestines découvertes près d’Iguala, dans l'État du Guerrero.

"Nous avons certains résultats pour les premières fosses, et je peux vous dire qu'elles ne correspondent pas à l'ADN des étudiants que les familles nous ont donné", a déclaré le ministre de la Justice, Jésus Murillo Karam, lors d'une conférence de presse.

Mais la nouvelle n'a pas apaisé les familles des victimes. Ces fosses communes ont été découvertes sur la base d’indications de deux détenus qui ont confessé avoir tué 17 des étudiants. Ce qui laisse présager que l'ensemble des jeunes disparus a pu être assassiné. Le 9 octobre, cinq nouveaux charniers ont été découverts dans la région, non loin d'Iguala. Des analyses ADN sont toujours en cours.

Fuite du maire d'Iguala

Les étudiants disparus, âgés de 17 à 21 ans, étaient tous élèves-enseignants à l'école normale d'Ayotzinapa, connue pour être un foyer de contestation. Le 26 septembre, ils étaient venus avec des dizaines d'autres élèves du même établissement à Iguala, à 100 kilomètres de leur école, pour manifester et récolter des fonds afin de financer leurs études. Ils avaient également détourné trois autobus de transport public.

Des policiers et des hommes armés, présumés membres de cartels de drogue, avaient alors chargé les manifestants. La confrontation avait fait six morts, 25 blessés et 43 disparus. Des témoins affirment avoir vu des dizaines d'étudiants emmenés dans des voitures de police pour une destination inconnue.

Autre signe inquiétant de collusion entre pouvoir public et crime organisé, le maire d’Iguala, José Luis Abarca, et sa femme ont pris la fuite le 28 septembre, deux jours après la disparition des étudiants. Tous deux sont soupçonnés d'avoir des liens étroits avec la mafia locale.

Mort du chef présumé du cartel "Guerreros unidos"

À la suite de ces événements, des dizaines de policiers et au moins quatre membres présumés des "Guerreros Unidos", un cartel de drogue, ont été arrêtés.

Le ministre de la Justice a déclaré que certains des policiers arrêtés avaient reconnu avoir "remis" les étudiants au cartel "Guerreros Unidos". Mais le leader de ce groupe mafieux, Benjamin Mondragon, est mort mardi matin à la suite d’une opération de police. Selon un porte-parole en charge de la police fédérale, Mondragon "était un cerveau" des "Guerreros Unidos" et "a préféré se suicider plutôt que de se rendre",

Le président mexicain Enrique Peña Nieto est revenu sur l'affaire mardi en réaffirmant que son gouvernement avait pour objectif "de prendre des mesures qui permettent d'éviter que des événements comme ceux d'Iguala ne se reproduisent".

Avec AFP et Reuters