A la Une de la presse française, ce matin, l’attribution du prix Nobel d’économie à l’universitaire Jean Tirole. Le président de l’Ecole d’économie de Toulouse est le premier Français couronné dans cette discipline depuis Maurice Allais, en 1988.

L’Opinion salue «le succès d’un autre modèle français». Nobel de littérature, Nobel d’économie, «elle est pas belle la France qui gagne?», se félicite François Hollande dans un dessin. Derrière lui, le ministre des Finances Michel Sapin, qu’on voit coiffé d’un bonnet d’âne, son budget 2015 jugé bien trop déficitaire par Bruxelles, sous le bras. A ses côtés, Valérie Trierweiler, qu’on ne présente plus.

Le Parisien évoque «un homme discret, passé par Polytechnique et les Ponts et chaussées, avant de s’envoler pour le non moins prestigieux MIT». Parmi ses faits d’arme, la publication en 2003 d’un rapport intitulé «la protection de l’emploi», qui prône une révolution du marché du travail, avec l’instauration d’une taxe pour les employeurs qui licencient, et la création d’un contrat unique, pour remplacer les actuels CDI et CDD. L’homme se décrit comme un fervent défenseur des Etats scandinaves, qui parviennent selon lui à «préserver leur modèle social».

La nouvelle est saluée avec fierté par la presse française. «La France, ce pays «fini» et où «rien ne marche», dixit un grand patron britannique, vient de rafler un deuxième Nobel sur six possibles», ironise Libération, qui parle d’un amoureux de la synthèse. «Un économiste libéral qui croit aux vertus de la concurrence, mais qui mieux que de nombreux détracteurs du marché, en comprend les limites», dixit Esther Duflo, l’économiste franco-américaine.

«Jean Tirole, Nobel enfin», saluent les Echos, qui racontent qu’il «a tout du conceptuel, rien du pragmatique – un phénomène (qui serait) assez courant chez les têtes françaises bien faites». Le journal explique qu’il est l’auteur de travaux «très théoriques, avec des équations et des courbes partout» - ce qui explique qu’il soit «parfaitement inconnu » de ses compatriotes.

Les Echos reviennent aussi sur la tentative du gouvernement de convaincre Bruxelles d’accepter un projet de Budget 2015 plus déficitaire que prévu. «Comment Paris veut convaincre l’Europe», c’est à la Une, avec une interview du ministre des Finances. Michel Sapin dit écarter toute modification du budget avant son envoi à Bruxelles  et assure que «la France va préciser très rapidement le calendrier et le contenu de nouvelles réformes», qui ne concerneront pas l’assurance-chômage, dont le projet de réforme est reporté à «la mi-2016».

Cette réforme est très contestée par une partie de la majorité. Libération, estime toutefois le débat «légitime».

Pour le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, «si Bruxelles retoque le budget français, c’est le pacte de responsabilité qu’il faudra remettre en cause. S’il y a des économies à faire, dit-il dans le Parisien, c’est là».

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