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Le Mexique vers "un retour à la normale", selon Felipe Calderon

Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, le président mexicain évoque un "retour à la normale". Les restaurants rouvriront mercredi, à Mexico. Quatre nouveaux décès liés à la maladie ont toutefois été confirmés au Mexique.

AFP - Les Mexicains ont poussé lundi un soupir de soulagement : le président Felipe Calderon a promis un "retour à la normale" progressif dans le pays, avec la réouverture prochaine des commerces et des écoles, confirmant la régression de la grippe porcine.

"La situation se stabilise maintenant et nous pouvons reprendre le chemin d'un retour à la normale", a lancé M. Calderon, lors d'une rencontre avec les gouverneurs régionaux.

Le ministre de la Santé, José Angel Cordova, a confirmé dans la soirée la "tendance descendante" de l'épidémie pour les "cas suspects et confirmés", sans écarter toutefois une "possible résurgence".

Le bilan s'est alourdi de quatre morts avec un total de 26 victimes et 776 malades, soit plus de 200 par rapport à la veille. Mais cette hausse est due au rattrapage du retard accumulé dans les analyses médicales.

La moitié des malades infectés ont moins de 19 ans et sont répartis à égalité entre hommes et femmes. En revanche, la majorité des victimes, qui sont âgées de 21 à 40 ans, sont de sexe féminin (16 sur 26).

"Nous restons en alerte avec toutes les mesures de prévention. En cas de résurgence, il faudra les renforcer", a averti M. Cordova.

Les quelque 35.000 restaurants vont rouvrir mercredi dans la capitale Mexico, où se concentrent la majorité des cas mortels. Cette mégalopole de 20 millions d'habitants tournait au ralenti afin d'éviter la propagation du virus A (H1N1).

Les musées attendront un jour de plus. En revanche, les cinémas, théâtres et discothèques restent fermés jusqu'à nouvel ordre.

"Les lieux de restauration pourront reprendre leurs activités à partir du 6 mai en restant soumis aux mesures et recommandations fixées par les autorités sanitaires", a déclaré José Avila, maire adjoint de la capitale.

Un livret officiel exhorte notamment les propriétaires des établissements à imposer le port du masque aux serveurs et respecter une certaine distance entre les tables, afin d'éviter une forte concentration de clients.

La fermeture des lieux de restauration et de loisirs, ordonnée depuis le 28 avril, a coûté à la capitale un manque à gagner quotidien de 100 millions de dollars, mettant en péril 450.000 emplois.

La fréquentation des hôtels s'est effondrée à 10% à Mexico et les plages sont désertées, en particulier dans la péninsule atlantique du Yucatan, avec plus de 70% d'annulations.

La crise sanitaire pourrait coûter un demi-point de PIB au Mexique, soit une perte de 70 millions de dollars.

Signe d'un retour de l'optimisme, la Bourse de Mexico a fermé sur une hausse notable de plus de 5%.

"Cela me paraît très bien en tant que commerçante. Nous n'avions plus de moyens de gagner de l'argent pour nous nourrir", a lancé à l'AFP Leidi Molina, une vendeuse de 23 ans, qui tient une boutique d'artisanat dans le centre de la capitale.

Les parents d'élèves vont partager l'enthousiasme des entrepreneurs, car les classes aussi reprendront bientôt au Mexique, où elles étaient fermées depuis plus d'une semaine.

Les lycées et les universités ouvriront jeudi, les écoles et les garderies lundi. En attendant, un grand nettoyage a été ordonné dans les établissements.

"C'est un soulagement car nous en avions assez d'être enfermés à la maison toute la journée", a soupiré Ana Maria Rodrigo, professeur, âgée de 40 ans, à Mexico.

Alors que la menace de l'épidémie s'éloigne, le Mexique a de nouveau réagi contre la Chine, l'accusant de "discrimination", pour avoir maintenu sur son sol 71 Mexicains en quarantaine. Les deux pays ont affrété des avions spéciaux pour rapatrier leurs ressortissants respectifs.