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Après trois ans d'attente, le juge français Marc Trévidic est arrivé dimanche en Algérie pour poursuivre son enquête sur l'assassinat des moines de Tibéhirine, en 1996. Ce voyage est entouré d'une discrétion absolue.

Le juge antiterroriste français Marc Trévidic, enquêtant sur l'assassinat en 1996 des moines de Tibéhirine en Algérie, est arrivé à Alger, dimanche 12 octobre, en milieu d'après-midi, pour une mission entourée d'une discrétion absolue.

"Le juge est arrivé, accompagné de deux personnes", a affirmé une source proche du dossier.

Aucune information officielle algérienne ou diplomatique française n'était disponible sur le sujet. De même, aucune information n'a pu être obtenue sur le déroulé de leur mission.

Marc Trévidic et sa collègue Nathalie Poux avaient demandé à se rendre en Algérie il y a près de trois ans, dans une commission rogatoire internationale. Ce voyage a fait l'objet de longues tractations entre Paris et Alger, où une enquête est également en cours. Et les deux reports successifs après l'accord de principe donné par Alger en novembre 2013, avaient suscité l'agacement du juge Trévidic.

Expertise des crânes des religieux français

La mission, qui devrait durer une semaine environ, intervient dans un contexte sécuritaire tendu, trois semaines après une nouvelle tragédie impliquant un ressortissant français, l'enlèvement suivi de la décapitation du guide de montagne Hervé Gourdel en Kabylie, à l'est d'Alger.

Accompagnés d'un représentant de la section antiterroriste du parquet de Paris et d'experts français, les deux juges devraient notamment participer à une expertise des têtes des religieux français, enterrées dans les jardins de leur ancien monastère isolé de Tibéhirine, près de Médéa (80 km au sud d'Alger).

Christian de Cherge, Luc Dochier, Paul Favre Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Le rapt avait été revendiqué un mois plus tard par le Groupe islamique armé (GIA) via un communiqué signé de son "émir" Djamel Zitouni.

Avec AFP