Le président bolivien Evo Morales, au pouvoir depuis 2006, devrait capitaliser sur la popularité de sa politique économique pour décrocher un troisième mandat d'affilée lors des élections générales de ce dimanche.
L’ancien producteur de coca est en bonne position pour décrocher son troisième mandat à la tête de l’État bolivien dès le premier tour des élections, dimanche 12 octobre. Evo Morales, premier Indien à diriger la nation andine et icône de la gauche altermondialiste, caracole en tête des derniers sondages avec près de 60 % des intentions de vote.
Le slogan de ses affiches de campagne - "avec Evo, nous allons bien" - renvoie au succès de sa politique économique, avec une croissance moyenne du produit intérieur brut supérieure à 5 % par an.
Le président de gauche a nationalisé des secteurs clefs de l’économie, dont le pétrole et le gaz, et a réinvesti les bénéfices dans des programmes sociaux, l’éducation et l’amélioration des infrastructures routières du pays.
Nationalisations et lutte contre la pauvreté
En 2006, plus du tiers des Boliviens vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté. La proportion est passée aujourd’hui sous les 20 %. Parallèlement, la part des revenus pétroliers et gaziers dans le PIB a explosé de 10 à 35 %.
"Son gouvernement a repris le contrôle des ressources naturelles au nom du peuple et les a données aux pauvres. C’est pour ça que nous voulons Evo, parce que personne avant lui nous avait donné quoi que ce soit", déclare Janette Gonzalez, une électrice d’El Alto, faubourg populaire de La Paz.
Amendée en 2009, la Constitution limite à deux mandats consécutifs l’exercice du pouvoir présidentiel. Mais Morales a pu se représenter à la suite d’un arrêt de la Cour suprême qui a jugé l’an dernier que la première partie de son mandat, entre 2006 et 2009, antérieure à la réforme constitutionnelle, ne devait pas être prise en compte.
Près de 60 % des intentions de vote
Pour l’emporter dès le premier tour, Morales doit obtenir 50 % des suffrages exprimés, ou 40 % avec au moins dix points d’avance sur son plus proche rival.
La semaine dernière, un sondage Ipsos le créditait de 59 % des intentions de vote, loin devant Samuel Doria Medina, un magnat du ciment qu’il a déjà battu lors des deux précédentes élections, et Jorque Quiroga, qui fut brièvement président en 2001-2002.
Le vote est obligatoire en Bolivie, où les quelque six millions d’électeurs devront aussi renouveler le Congrès, ou le MAS (mouvement vers le socialisme) de Morales est majoritaire.
Avec Reuters