Souvent très mal équipés, des hommes sillonnent les villages de Sierra Leone pour enterrer les victimes du virus Ebola. Pour accomplir cette tâche, qui met chaque jour leur vie en péril, ils sont payés en moyenne 100 dollars par semaine.

Mais certains n'ont pas été rémunérés depuis plusieurs jours. "Le gouvernement a promis de nous payer chaque semaine mais il a arrêté de le faire, explique Mickael Fodaw, volontaire dans une équipe spécialisée dans les enterrements. C'est notre deuxième semaine sans salaire. Voilà pourquoi la plupart de nos hommes ne travaillent pas !"

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Ces fossoyeurs en grève risquent d’aggraver une situation sanitaire déjà très précaire. "Je n'aurai aucune indemnisation une fois que la crise sera terminée. Alors il faut que je sois payé. Nous sommes tellement stigmatisés déjà. J'ai besoin de cet argent", ajoute le fossoyeur.

En contact répétés avec les victimes, les fossoyeurs se retrouvent stigmatisés à cause des risques de contagion accrus qu’ils encourent.  Ces hommes enterrent parfois jusqu'à 35 corps par jour en moyenne, dans le pays.

Pour le chef du programme d'alerte en Sierra Leone, les équipes qui enterrent les cadavres doivent être traitées avec les mêmes précautions que le personnel soignant. "Depuis le mois de mai, nous avons comptabilisé plus de 60 morts parmi nos équipes en Sierra Leone", déplore William Lamin. "C'est un chiffre effrayant et très décourageant. Il faut faire beaucoup plus si on veut freiner ce bilan tragique."

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Avec plus de 600 morts, la Sierra Leone est l'un des trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par la pandémie d'Ebola. Selon le dernier bilan de l’OMS, publié le 1er octobre, cette fièvre hémorragique a fait 3 439 morts sur 7 478 cas répertoriés dans cinq pays de l’ouest du continent africain.