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Procès Khalifa : l'ex-magnat algérien condamné à cinq ans de prison

Jugé par défaut car emprisonné à Alger, l'ex-golden boy algérien Rafik Khalifa a été condamné, mardi, à cinq ans de prison par le tribunal de Nanterre. Un mandat d'arrêt international a été délivré à son encontre.

Rafik Khalifa, l'ex-golden boy algérien emprisonné à Alger, a été condamné par défaut, mardi 7 octobre, à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir détourné des millions d'euros lors de la faillite de son groupe en 2002. L'ancien homme d'affaires devra également s'acquitter d'une amende de 375 000 euros.

Pour le tribunal correctionnel de Nanterre, il a organisé "le pillage" de sa société juste avant sa liquidation, en "la vidant de certains de ses actifs les plus significatifs" : voitures de luxe, appartements dans les beaux quartiers de Paris, ainsi qu'une propriété à Cannes de 35 millions d'euros. Écroué à Londres depuis 2007, Rafik Khalifa a été extradé vers Alger fin 2013. Surnommé au faîte de sa gloire "le Bill Gates africain", l'homme d'affaires n'a pas assisté à son procès, au cours duquel un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre.

"Une grande déception pour tous les Algériens"

Dix autres personnes étaient jugées dans ce dossier tentaculaire : l'ancienne femme de Rafik Khalifa, un notaire, d'anciens représentants de l'entreprise en France ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Trois d'entre elles ont été relaxées, les autres ont écopé de peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois ferme.
Ils comparaissaient pour avoir dissimulé un certain nombre d’actifs, notamment trois avions d’une valeur de 5,5 millions d’euros, une douzaine de voitures de luxe et une propriété à Cannes de 35 millions d’euros.

"Ce jugement est une grande déception pour tous les Algériens qui se sont constitués parties civiles dans ce dossier (...). Pourtant ceux sont eux qui ont été ruinés dans cette affaire", a souligné Elisabeth Maisondieu-Camus, une avocate des parties civiles. L'effondrement de l'empire Khalifa a causé un préjudice estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'État algérien et aux épargnants. Le procès est aussi loin d'avoir levé le voile sur les zones d'ombre du dossier telles que l'origine de la fortune de Khalifa ou le nom de ses soutiens.

Rafik Khalifa, 48 ans, aura encore à répondre à la justice algérienne. Il a été condamné par contumace en 2007 à la réclusion criminelle à perpétuité dans son pays, mais la Cour suprême algérienne a cassé en 2012 le jugement, et il doit ainsi que 50 autres accusés bénéficier d'un autre procès.

Avec AFP