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Plusieurs arrestations après les violences contre les manifestants à Hong Kong

Hong Kong a démenti samedi s'être servi de la mafia chinoise pour obtenir la dispersion des manifestants prodémocratie. Des cas de violences contre les journalistes et d'agressions sexuelles ont été signalés. La police a arrêté 19 personnes samedi.

Hong Kong reste sous tension samedi 4 octobre, dans la crainte d'une escalade de la violence après les heurts de la veille. Des manifestants prodémocratie ont fait face à des habitants excédés, auxquels se sont mêlés militants pro-Pékin et hommes de main de la mafia chinoise.

La police a annoncé samedi l'arrestation de 19 personnes après ces affrontements, qui ont fait une dizaine de blessés. Huit individus, suspectés de liens avec les triades, la mafia chinoise, figurent parmi les personnes interpellées.

Des cas de violences contre les journalistes et d'agressions sexuelles ont été signalés dans cette ville considérée d'ordinaire comme l'une des plus sûre du monde. Le club des correspondants étrangers de Hong Kong (FCC) a fait état d'agressions contre cinq journalistes.

L'angoisse était palpable samedi parmi les manifestants qui descendent dans la rue par dizaines de milliers depuis sept jours, pour réclamer l'instauration du suffrage universel plein et entier et la démission du chef de l'exécutif Leung Chun-ying.

Samedi les partisans du gouvernement chinois se sont rassemblés dans le quartier populaire de Mongkok, après avoir arraché dans la nuit tentes et barricades installée par les manifestants prodémocratie.

Les autorités de Hong Kong nient s’être servies de la mafia

Devant ces violences, Amnesty International a immédiatement condamné la passivité des forces de police, les accusant "d'avoir regardé faire". Les manifestants, souvent jeunes et désarmés, ont subi les assauts d'une foule hostile et des expéditions foudroyantes menées par des hommes masqués, soupçonnés d'être rémunérés pour casser le mouvement.

De son côté, la police a nié, lors d'une conférence de presse, avoir agi en connection avec les triades. Ces groupes mafieux sévissent traditionnellement dans le trafic de stupéfiants, la prostitution, les tripots et l'extorsion mais, à Hong Kong, ils investissent de plus en plus dans l'immobilier ou la finance.

Les autorités ont également démenti samedi s'être servi de la mafia chinoise pour obtenir la dispersion des manifestants prodémocratie. Le ministre de la Sécurité de Hong-Kong, Lai Tung-kwok, a nié ces "accusations fabriquées de toutes pièces et très excessives".

Des contre-manifestants réclament une intervention militaire

Les étudiants, moteurs du mouvement prodémocratie, avaient donné au chef de l'exécutif hongkongais, Leung Chun-ying, jusqu'à jeudi minuit pour démissionner. Peu avant l'expiration de l'ultimatum, celui-ci a refusé sans surprise, proposant toutefois l'ouverture d'un dialogue.

La Fédération des étudiants de Hong Kong avait accepté cette main tendue, avant de déclarer y renoncer vendredi soir, en raison des violences. "Il n'y a pas d'autre option que d'annuler les pourparlers (...). Le gouvernement et la police ont fermé les yeux aujourd'hui (vendredi) lorsque les triades ont violemment attaqué les manifestants pacifiques", a justifié la fédération.

Beaucoup pensent que les manifestants n'obtiendront aucune concession de Pékin et qu'ils doivent mettre un terme à leur mouvement. Pékin a d'ailleurs réaffirmé samedi soutenir la fermeté de la police de Hong Kong et son usage controversé de gaz lacrymogènes contre les manifestants prodémocratie. Le gouvernement chinois a averti que toute idée d'importer "une révolution colorée" en Chine continentale tenait du "fantasme".

Certains groupes de manifestants pro-Pékin réclament depuis samedi l’utilisation d’armes à feu par la police si nécessaire, et l’intervention de l'armée chinoise. Mais pour le moment, le chef de l’exécutif hongkongais Leung Chun-ying a écarté ce scénario, ne jugeant pas nécessaire d’en appeler à l’armée chinoise.

Avec AFP et Reuters