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Hong Kong : les manifestants acceptent de négocier, Pékin reste inflexible

La tension restait vive à Hong Kong, vendredi, malgré l’accord conclu la veille entre les autorités locales et les étudiants pour ouvrir un dialogue. Pékin a prévenu que les revendications des manifestants étaient "vouées à l'échec".

Les principales artères de Hong-Kong étaient toujours bloquées, vendredi 3 octobre. Dans la matinée, des militants pro-démocratie se sont heurtés à la police devant le siège du pouvoir local, malgré l'accord conclu la veille entre les autorités et les étudiants pour ouvrir un dialogue.

La plupart des manifestants, rassemblés en masse dans la nuit devant les bâtiments abritant le siège du conseil législatif et l'exécutif local, étaient rentrés chez eux mais une centaine de protestataires déterminés restaient en place. Ils réclament l'instauration d'un suffrage universel plein et entier ainsi que la démission du chef de l'exécutif local, Leung Chun-ying, qu'ils considèrent comme la marionnette de Pékin.

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Les manifestants avaient donné au chef de l'exécutif jusqu'à jeudi à minuit pour démissionner. Peu avant l'expiration de l'ultimatum, "C.Y." - comme il est surnommé à Honk-Kong - a refusé sans surprise d'accéder à cette exigence. Le chef de l'exécutif a toutefois proposé aux étudiants l'ouverture d'un dialogue avec la secrétaire en chef de son gouvernement.

Méfiance des manifestants

Même si ce geste apparaît comme une concession significative, le gouvernement refusant toute discussion jusqu'alors, nombre de protestataires restent méfiants, voire sceptiques quant aux chances de réussite des négociations. Occupy Central, principal mouvement pro-démocratie, a tout de même salué, lui, l'opportunité de dialoguer avec les autorités, espérant que les discussions soient l'occasion "d'un tournant dans l'impasse politique actuelle". La date du début des pourparlers n'étaient pas connue dans l'immédiat.

Les manifestants sont vent debout contre la décision de la Chine, annoncée en août, d'accorder le suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif en 2017, tout en gardant le contrôle des candidatures. Une violation, selon eux, des engagements pris par Pékin en 1997 après 150 ans de présence britannique.

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Pékin a assuré qu'il ne bougerait pas d'un pouce sur les exigences de libertés démocratiques des protestataires. Leurs demandes "ne sont ni légales, ni raisonnables", a averti le "Quotidien du peuple", organe du Parti communiste au pouvoir, dans un éditorial sévère. Leurs manifestations vont à "l'encontre des principes légaux et sont vouées à l'échec" et Pékin ne fera aucune concession, a souligné le journal.

La Chine marche sur des œufs, alors que le président Xi Jinping a resserré l'étau sur la dissidence et cherche par tous les moyens à se prémunir d'une contagion démocratique. Trahissant sa nervosité face aux manifestants qui occupent la rue à Hong Kong, le Parti communiste chinois a durci comme jamais sa censure contre les réseaux sociaux. Une dizaine de personnes ont été arrêtées pour avoir apporté leur soutien aux manifestants hongkongais, selon des associations de défense des droits de l'Homme.

Avec AFP

Tags: Chine, Hong Kong,