Le chef-lieu de l'Hérault est sous les eaux, mardi, au lendemain des plus importantes précipitations tombées depuis 1957. Près de 4 000 personnes ont dû passer la nuit dans la gare de Montpellier et d'autres centres d'urgence.
Il est tombé l'équivalent de six mois de pluies en quelques heures. Quelque 4 000 personnes ont passé une nuit de galère dans l'Hérault, après des pluies diluviennes, d'un niveau record à Montpellier, lundi 29 septembre.
"Il est tombé à Montpellier en quelques heures l'équivalent de la moitié de ce qui tombe en une année", a indiqué à l'AFP Météo-France à Aix-en-Provence. Au total, quelque 300 mm de précipitations - soit 300 litres par mètre carré - se sont abattus sur le chef-lieu de l'Hérault.
Au plus fort de ces averses orageuses, qui avaient valu au département d'être placé, lundi, en alerte rouge par Météo-France, 90 mm de pluies sont tombés en une heure à Montpellier. L'essentiel de ces précipitations - 250 mm - s'est produit lundi entre 15 heures et 18 heures, a-t-on précisé de même source, évoquant "des intensités extrêmes correspondant à des records sur la ville de Montpellier".
Quatre mille personnes prises en charge
Mardi matin, l'heure était toutefois à l'accalmie. Météo France a même rétrogradé l'Hérault en vigilance orange. Il y a encore le risque d'assister à "la remontée de quelques orages, mais rien à voir avec ce que l'on a connu", a précisé à Météo-France Aix-en-Provence.
Ces fortes pluies ont entraîné des inondations qui ont contraint quelque 4 000 personnes à passer la nuit loin de chez elles, "en additionnant les gens pris en charge par les services de l'État, l'armée, les associations", ceux "pris en charge par les communes" et "les personnes coincées dans des trains ou à la gare aéroportuaire", a expliqué la préfecture de l'Hérault.
Dans le hall de la gare de Montpellier, des centaines de passagers ont dormi étendus sous des couvertures de survie, tandis que d'autres cherchaient le sommeil à bord des rames que la SNCF avait garées sur les voies, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Globalement le trafic est très compliqué. Même s'il y a une amélioration dans le nord de Montpellier, le trafic est très perturbé dans le sud, notamment à Agde et Sète", a déclaré à l'AFP un porte-parole.
Un TGV duplex avec 1 000 personnes à bord a quand même pu repartir vers 8 heures de Montpellier à destination de Paris, a-t-il ajouté.
Certains passagers demeuraient toutefois philosophes. "Une expérience difficile, peut-être pas, mais originale, certainement", a commenté mardi matin Yannick Portefaix, un étudiant nîmois de 21 ans, bloqué depuis lundi 17 heures.
D'autres centres d'urgence ont été installés au Zénith et dans les écoles de Montpellier. "Il y a même des collégiens qui ont été bloqués dans leurs établissements: dans l'est du département, nous avons dû arrêter le transport scolaire", a-t-on ajouté à la préfecture, évoquant "plusieurs centaines d'enfants" concernés.
Aucun décès répertorié
Aucun décès n'avait toutefois été recensé, mardi, dans le département, où les zones les plus touchées s'étendent sur un arc allant d'Agde au sud de Montpellier et passant au-dessus de l'étang de Thau, selon la préfecture.
Les routes menant aux communes de Palavas, Mauguio ou Carnon, un temps coupées par les inondations, étaient rouvertes à la circulation mardi matin, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous déclencherons pour une soixantaine de communes le dispositif de catastrophe naturelle" mercredi à l'occasion du conseil des ministres, a par ailleurs annoncé mardi matin sur RTL Bernard Cazeneuve, qui doit se rendre sur place dans l'après-midi.
Le ministre de l'Intérieur a l'intention de rencontrer les élus et "les forces mobilisées", au total plus de 1 500 gendarmes, pompiers et militaires de la sécurité civile, qui ont effectué plus de 1 200 interventions.
Le Lez a connu une crue "très forte", lundi, à Montpellier, selon la préfecture, provoquant d'énormes bouchons dans les rues inondées et incitant un habitant à utiliser un kayak pour se déplacer dans le centre-ville. Mais mardi matin, il avait regagné son lit.
Météo-France a aussi maintenu le suivi en vigilance orange pour les départements de l'Aude, des Pyrénées-Orientales et du Gard, où les pompiers ont également dû multiplier les interventions lundi. Dans le Gard, un peu plus d'une centaine de personnes ont dû être évacuées d'un camping, une dizaine d'autres d'un institut médical professionnel, et une dizaine d'une aire de stationnement de gens du voyage, dans le secteur d'Aimargues, entre Montpellier et Nîmes.
Avec AFP