Le chef de l'exécutif hongkongais a exigé mardi la fin immédiate des manifestations, mais les militants pro-démocratie martèlent qu'ils ne quitteront pas le cœur de la ville tant que Pékin ne leur accordera pas les réformes politiques promises.
Pour le troisième jour consécutif, l’occupation du centre-ville de Hong Kong se poursuivait, mardi 30 septembre au matin. Les grandes artères routières de cette région administrative chinoise, d'ordinaire congestionnées, étaient presque désertes, abandonnées aux cyclistes et aux piétons. Les employés gagnaient à pied leur lieu de travail, sous un soleil de plomb, ou prenaient d'assaut les taxis alors que la circulation des bus, des tramways et du métro restait très perturbée.
Le chef de l’exécutif demande la fin immédiate des manifestations
Pour la première fois depuis les incidents de dimanche, le chef de l'exécutif, Leung Chun-ying s’est exprimé, ce mardi. Il a appelé Occupy Central, la principale organisation pro-démocratie, à mettre fin sans délai au mouvement et permettre à la ville de retrouver un fonctionnement normal. "Les fondateurs d'Occupy Central ont dit à plusieurs reprises que si le mouvement devenait incontrôlable, ils appelleraient à y mettre un terme. Je leur demande maintenant de respecter leur engagement et de mettre immédiatement fin à leur campagne", a-t-il déclaré.
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Occupy Central a aussitôt rejeté l’appel du numéro un hongkongais. "Si Leung Chun-ying annonce sa démission, cette occupation cessera, au moins provisoirement", a déclaré son co-fondateur, Chan Kin-man, lors d'une conférence de presse.
Les manifestants promettent de ne pas lâcher tant que la Chine n'aura pas répondu favorablement à leurs demandes, une hypothèse pourtant irréaliste selon les spécialistes. Sans surprise, Pékin a réagi par la voix de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, en qualifiant les manifestations d'"actes illégaux qui nuisent à l'État de droit et à la sécurité publique".
Une partie de la population choquée par l’intervention policière
Lundi soir, plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont une majorité d'étudiants et de lycéens, s'étaient encore rassemblées dans le centre-ville, scandant les désormais traditionnels slogans d'appel au plein suffrage universel en 2017. Malgré l'annonce dans la journée du retrait de la police anti-émeutes, les manifestants s'étaient confectionné des tenues de combat en revêtant des ponchos en plastique et en s'enveloppant le visage avec du film alimentaire.
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La confrontation entre les manifestants et les forces de sécurité avait dégénéré dans la soirée de dimanche lorsque les policiers avaient tenté de déloger les premiers en tirant des salves de gaz lacrymogène et au poivre. Ces images rarissimes dans cette ancienne colonie britannique ont choqué une partie de la population et alimenté des rumeurs d'intervention de l'armée chinoise - systématiquement démenties par le gouvernement.
Les manifestations pourraient attirer des foules plus nombreuses encore mercredi et jeudi, jours fériés à Hong Kong. Le 1er octobre marque le 65e anniversaire de la victoire des communistes en Chine.
Avec AFP