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Mondial de basket : Émilie Gomis et les "Braqueuses" visent le podium

L'équipe de France entame samedi le Mondial-2014 de basket féminin en Turquie. Finalistes de l'Euro-2013 et des JO-2012, les "Braqueuses" visent un nouveau podium. L'arrière Émilie Gomis s’est confiée à France 24.

À 30 ans, avec 187 sélections en équipe de France, Émilie Gomis est un pilier des "Braqueuses", surnom donné aux basketteuses françaises depuis leur victoire inattendue à l’Euro-2009 en Lituanie. L’arrière française d’origine sénégalaise a ensuite connu tous les succès des Bleues : troisièmes de l’Euro-2011, médaillées d’argent aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et vices-championnes d'Europe en 2013. Elle fait désormais partie des cadres dans une équipe fortement remaniée et rajeunie, avec à sa tête une nouvelle entraîneur, Valérie Garnier, qui a remplacé Pierre Vincent l’an dernier. Après une blessure au genou qui a gâché sa saison, Émilie Gomis, ultra-motivée, s’apprête à disputer le championnat du monde en Turquie, à partir du 27 septembre.

France 24 : Comment vous sentez-vous avant d’entamer la compétition ?

Émilie Gomis : Très bien. On est bien préparées, les stages et les matches de préparation se sont bien passés, avec pour finir une victoire sur les États-Unis [76-72, dimanche 21 septembre]. Cette victoire nous a prouvé qu’on était capables d’affronter les meilleures, ça montre qu’on a bien travaillé et que tous les changements dans l’équipe ont été assimilés. Mais on garde les pieds sur terre, c’était un match amical. C’est très bon pour le moral et pour la confiance, maintenant on est excitées et on a hâte de jouer.

Quel est l'objectif de l'équipe de France pour ce mondial ? Quelles équipes redoutez-vous le plus ?

Clairement, l’objectif est d’être sur le podium. Et pour l’instant, le match le plus difficile, c’est le premier, contre la Turquie, qui en plus joue à domicile [samedi 26 septembre, 19 h, heure française]. Ce match est très important, car il faut tout de suite prendre des points dans le groupe pour éviter d’affronter les Espagnoles ou les Américaines en quarts de finale.

En tant qu’"ancienne", avez-vous un rôle particulier dans cette équipe ?

Je fais partie de celles qui ont le plus d’expérience en équipe de France et des plus âgées, avec Céline Dumerc [32 ans, 207 sélections, NDLR]. Je n’ai pas de rôle défini, mais forcément, je me dois d’être exemplaire et de montrer la voie aux plus jeunes. Ce n’est pas un rôle : comme les plus anciennes m’ont entourée quand je suis arrivée en équipe de France, j’essaye naturellement de passer le relais et de faire la même chose avec les plus jeunes. Et d’apporter un peu de sérénité…

Avec les bons résultats des "Braqueuses" depuis trois ans, constatez-vous un engouement plus fort pour basket féminin ?

Oui, bien sûr, surtout après l’argent des JO [en 2012]. Le nombre de licenciées a augmenté, nous a dit la Fédération, et surtout, on joue maintenant dans des salles pleines toute l’année en championnat. Le public est très réceptif, et on a pu en profiter l’an dernier pendant l’Euro en France ! On arrive maintenant au même niveau que les garçons et on doit continuer ensemble à promouvoir l’image du basket, et le sport féminin en général.

Cette année, l’équipe masculine du Sénégal est arrivée en huitièmes de finale du mondial et les équipes féminines du Mozambique et de l’Angola vont participer pour la première fois à une phase finale de Mondial en Turquie. Que pensez-vous de l'essor du basket africain ?

Je suis contente, c’est très positif pour toutes ces équipes et pour notre sport. Mais je pense qu’il y a encore beaucoup à faire pour développer le basket en Afrique, notamment au niveau des infrastructures. Les talents sont là, je suis sûre qu’on peut trouver partout de bons basketteurs… Maintenant il faut un bon encadrement et des structures adaptées pour qu’ils puissent percer.