La grève chez Air France devrait se poursuivre jusqu'au 26 septembre inclus. La compagnie prévoit d'assurer 45% des vols samedi et 38% dimanche. Les grévistes protestent contre les conditions de développement de la filiale à bas coûts Transavia.
Les pilotes d'Air France ont voté pour la poursuite du mouvement de grève jusqu'au 26 septembre inclus, a annoncé samedi 20 septembre le SNPL Air France Alpa, syndicat majoritaire. Ils contestent toujours le projet de développement de la filiale à bas coûts Transavia. Air France prévoit d'assurer 38% de ses vols dimanche.
Cette grève, qui en est à son sixième jour consécutif, devient la plus longue jamais connue par Air France depuis 1998. Et ce, alors que les négociations entre syndicats et direction sont au point mort.
Depuis le début de la semaine, Air France a dû annuler de très nombreux vols en raison de cette mobilisation massive des pilotes - autour de 60% de grévistes en moyenne selon la compagnie - qui prévoyait d'assurer 45% des vols seulement samedi.
Le SNPL Air France Alpa, qui a déclenché un mouvement social lundi 15 septembre pour une durée initiale d'une semaine, avait déposé dès vendredi soir (le 19 septembre) un nouveau préavis de grève jusqu'au vendredi 26 septembre, en attendant les résultats de la consultation de sa base.
"Le référendum se solde par un taux de participation de 73,71% avec 80,93% de réponses en faveur de la poursuite du mouvement", a annoncé le président du SNPL Air France Alpa, Jean-Louis Barber.
Les syndicats opposés aux délocalisations
Les syndicats réclament notamment un contrat de travail unique pour l'ensemble des pilotes. Parallèlement au plan de départs volontaires, ouvert en août pour 200 des 3 760 pilotes d'Air France, le groupe entend augmenter la flotte de Transavia dans l'Hexagone. Elle passera ainsi de 14 à 37 avions en cinq ans et ouvrira de nouvelles bases en Europe dès 2015, avec des pilotes sous contrat local.
C’est ce point notamment qui fâchent les syndicats. Eux réclament un contrat de travail unique pour l'ensemble des pilotes d'appareils de plus de 100 places au sein des trois compagnies Air France, Transavia et Hop!. Or le PDG d'Air France KLM, Alexandre de Juniac reste opposé à cette revendication.
"Le projet de délocalisation de la direction est aujourd'hui avéré au travers de Transavia Europe. Le SNPL, qui souhaite le développement de Transavia France (...) se sent trahi aujourd'hui par le management", a expliqué Jean-Louis Barber du SNPL Air France Alpa.
Son syndicat a mis en ligne un projet alternatif sur son site internet et a décidé d'en appeler à Manuel Valls, tandis que le Premier ministre avait réclamé mercredi l'arrêt de la grève.
"Face à la situation de blocage dans laquelle nous entraîne la direction, nous en appelons au Premier ministre pour une rencontre rapide, et nous ne doutons pas que face au projet de délocalisation de nos emplois, il aura une oreille attentive", a dit Jean-Louis Barber, envoyant ainsi la balle dans le camp de Matignon qui se trouve désormais au centre de ce bras de fer.
Avec Reuters