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Sarkozy revient-il pour "tout changer" ou "se sauver" ?

Le retour de Nicolas Sarkozy en politique, officialisé vendredi par un message mis en ligne sur sa page Facebook, a entraîné de nombreuses réactions politiques. Honni à gauche, l’ancien président ne fait pas non plus l’unanimité à droite.

Le retour de Nicolas Sarkozy dans la vie politique française n’était qu’une question de temps. Annoncé vendredi en milieu d’après-midi, le come back de l’ancien président a entraîné de (très) nombreuses réactions de tous bords de l’échiquier politique.

À gauche :

• Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste : "[Nicolas Sarkozy] n’échappera pas à son bilan, ce sera son boulet. (…) Il n’échappera pas à la compétition dans son camp et au-delà. Il n’échappera pas à la question : ‘Que propose-t-il, et pourquoi ne l’a-t-il pas fait en son temps ?’ (…) A-t-il changé ? Nous en doutons. Son texte, ponctué de vingt ‘je’, démontre une belle continuité. Voilà pourquoi le retour à la réalité sera plus difficile que le retour sur Facebook."

• Olivier Faure, porte-parole du PS, sur i>Télé : "Sarkozy se présente comme celui qui pourrait sauver, pas seulement la droite, mais la politique, de la défiance (...) Ce qui est étonnant avec Nicolas Sarkozy c’est qu’en général, quand un ministre, quand un député, est mis en examen, il démissionne. Avec Nicolas Sarkozy c’est l’inverse, c’est le retour."

• Jean-Paul Huchon, président PS de la région Île-de-France, à Reuters : "Ce n’est pas une nouvelle foudroyante, on s’y attendait. Nicolas Sarkozy, je l’ai combattu avec sa majorité, on a mené de dures batailles sur le transport, le logement, le Grand Paris. Je ne sais pas s’il a changé, j’ai tendance à penser que non. Mais s’il a changé, il devrait penser à faire une opposition un peu plus constructive."

Au centre :

• Hervé Morin, président du conseil national de l’UDI, sur Twitter : "Nous allons construire une majorité d’idées en alternative à l’UMP et au PS."

À droite :

• Alain Juppé, ancien Premier ministre et candidat à la primaire UMP pour la présidentielle : "Je vais faire attention à deux choses, d'abord l'esprit de rassemblement droite et centre, et l'engagement d'organiser des primaires ouvertes. (...) Pour le reste, chacun a ses idées et ses propositions", a-t-il ajouté, estimant que la candidature de Nicolas Sarkozy "ne peut qu'enrichir le débat qui va se dérouler maintenant au sein de l'UMP".

• Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, à la presse : "Cela fait deux ans maintenant qu’il regarde, qu’il a pris du recul (...), voilà plusieurs semaines que c’est un secret de polichinelle (...) il veut se remettre au service de son pays. (…) C’est dans cet esprit de rassemblement et d’apaisement que nous allons devoir nous mettre à la tâche les uns et les autres à ses côtés."

• Nadine Morano (UMP), députée européenne, sur BFM TV : "Nicolas Sarkozy fait le choix de la France par rapport au confort de sa vie personnelle. (…) Il sait qu’il n’aura pas le droit à l’erreur, les Français nous attendent, ils veulent qu’on parle d’un projet pour eux, qu’on soit capable se rassembler et proposer des solutions. (…) Nous allons pouvoir compter avec une voix forte, puissante, qui va pouvoir porter la contradiction face à une majorité disloquée, un cap qui n’en est pas un."

• Guillaume Peltier, vice-président de l’UMP, sur BFM-TV : "Ce retour est pour moi comme pour des millions de Français la seule bonne nouvelle politique des deux dernières années. (…) On a besoin d’un leader, on a besoin d’un chef, Nicolas Sarkozy a ce charisme, on a besoin par delà ce retour, qui est essentiel mais n’est pas suffisant, d’idées audacieuses."

• Laurent Wauquiez, député UMP, à la presse : "Ce n’est pas un retour pour le passé, c’est un retour pour tout changer."

• Hervé Mariton, député et candidat à la présidence de l’UMP, sur Twitter : "Je suis le candidat des convictions, garant de la paix. Je serai honoré d’en débattre avec Nicolas Sarkozy."

• Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP, à la presse : "Les clivages des partis politiques, parfois les vieilles positions, n’ont plus beaucoup de sens (...) Il veut proposer à tous ceux qui se reconnaissent dans l’opposition un grand rassemblement, un nouveau rassemblement qui dépasse les frontières des partis politiques. (...) J’aime ce mot de rassemblement qui sonne gaullien à mes oreilles."

À l’extrême droite :

• Florian Philippot, vice-président du Front national, sur BFM TV : "Je pense que ce n’est même pas un retour, il n’était jamais parti, n’avait pas pu s’empêcher d’envoyer des cartes postales. (...) ’J’ai changé’ : il nous avait déjà fait le coup en 2007, on a vu le résultat, trois semaines après c’était le yacht de Bolloré. Nicolas Sarkozy est inscrit dans les milieux d’argent il ne peut pas changer de ce point de vue-là. (...) C’est vraiment l’homme du passé, or la France a besoin de nouveaux visages."

Avec AFP et Reuters