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Barack Obama appelle le monde à "agir vite" face à Ebola

En présentant le plan d’action des États-Unis contre Ebola, Barack Obama a affirmé que l’épidémie était "une menace potentielle pour la sécurité mondiale".

Le président Barack Obama a appelé, mardi 16 septembre, "à agir vite" face à l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest pour éviter que des "centaines de milliers" de personnes ne soient infectées par ce virus contre lequel l'ONU entend mobiliser un milliard de dollars.

Évoquant une démarche "similaire" à la réponse américaine après le tremblement de terre en Haïti en janvier 2010, le président américain a assuré que les États-Unis, qui enverront quelque 3 000 militaires sur le terrain, étaient prêts à jouer un rôle moteur face à une épidémie qui progresse "de façon exponentielle".

"C'est une épidémie qui n'est pas seulement une menace pour la sécurité régionale, c'est une menace potentielle pour la sécurité mondiale si ces pays s'effondrent, si leurs économies implosent, si les gens paniquent", a averti Barack Obama en présentant, à Atlanta, dans le sud-est des États-Unis, les grandes lignes du plan d'action américain.

Depuis le début de l'année, l'épidémie a tué 2 461 personnes sur 4 985 cas, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il n'existe aucun remède homologué pour cette maladie. Mais le premier essai clinique d'un vaccin expérimental a démarré début septembre aux États-Unis. À ce jour, il n'a provoqué aucune réaction néfaste, selon un haut responsable sanitaire américain.

Selon le Dr. Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), dix autres volontaires recevront le vaccin dans les prochains jours. Au total, vingt personnes âgées de 20 à 50 ans et en bonne santé participeront à cet essai clinique aux NIH près de la capitale Washington. Mais les résultats complets ne seront disponibles qu’à la fin de l'année.

Centre de commandement militaire au Liberia

Au-delà de la création d'un centre de commandement militaire à Monrovia, capitale du Liberia, pour soutenir les efforts à travers la région, Barack Obama a annoncé la mise en place d'un pont aérien pour acheminer le personnel sanitaire et le matériel plus rapidement vers l'Afrique de l'ouest, ainsi que d'une base intermédiaire au Sénégal.

Les militaires participeront en particulier à la construction de nouveaux centres de traitement. Le gouvernement américain va également mettre en place un centre permettant la formation de 500 travailleurs sanitaires par semaine.

Le calendrier du déploiement n'est pas encore précis. "Pas de déploiement dans les prochains jours. Les soldats doivent être correctement entraînés et équipés", a cependant indiqué un responsable du Pentagone sous couvert d'anonymat.

Les trois pays les plus touchés dans une situation critique

La capacité des trois principaux pays affectés -- Guinée, Liberia et Sierra Leone -- à répondre aux besoins essentiels de la population "est sur le point de s'effondrer", a averti à Genève Valérie Amos, responsable des opérations humanitaires des Nations unies.

Sur les 987,8 millions de dollars (763 millions d'euros) demandés par l'ONU, près de la moitié seront destinés au Liberia. L'ONU estime que 22,3 millions de personnes vivent dans des régions où le virus a été signalé et ont besoin d'aide.

L'annonce du plan américain a été accueillie avec espoir au Liberia, pays dont l'existence même est menacée par l'épidémie, selon ses dirigeants.

"L'envoi de soldats américains au Liberia arrive au moment où nous en avons le plus besoin. Regardez notre pays: nous ne savons même pas où nous allons et nous avons perdu espoir", a déclaré à l'AFP à Monrovia un enseignant, Ebenezer Kollie.

Avec AFP