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Kerry au Caire : "L'Égypte est en première ligne dans la lutte anti-terroriste"

John Kerry a estimé, samedi au Caire, que l’Égypte avait un rôle crucial à jouer contre les jihadistes. La veille, le secrétaire d’État américain avait tenté de convaincre Ankara de participer à la coalition internationale contre l'EI.

Après avoir cherché, en vain, un soutien franc de la Turquie, John Kerry, a poursuivi, samedi 13 septembre, sa tournée visant à constituer une coalition internationale contre les jihadistes de l’organisation de l'État islamique (EI), au Caire. Une tournée censée préparer la conférence internationale sur le sujet, qui se tiendra lundi à Paris.

L'Égypte est "en première ligne" dans la lutte "anti-terroriste", a indiqué le chef de la diplomatie américaine, après avoir rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. Une référence à la lutte menée par les autorités égyptiennes contre les groupes extrémistes dans le Sinaï.

"En tant que capitale intellectuelle et culturelle du monde musulman, l'Égypte a un rôle crucial à jouer en répudiant l'idéologie que dissémine l'EI", a-t-il poursuivi.

Avant la conférence de presse, un diplomate américain avait, quant à lui, indiqué que les institutions religieuses en Égypte devaient se prononcer "contre l'EI et en parler dans leurs sermons du vendredi", dans les mosquées.

"Le rejet du terrorisme est une responsabilité collective"

Les autorités égyptiennes ont, elles, abondé dans le sens de Washington, estimant qu'une action globale était nécessaire pour contrer la menace que représentent les jihadistes. "Nous pensons que le rejet du terrorisme est une responsabilité collective relevant de tous les membres de la communauté internationale", a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.

L'Égypte, qui s'est engagée à appuyer les efforts américains en vue de tenter d'éradiquer l'EI en Irak et en Syrie, ne devrait néanmoins pas y apporter un soutien militaire.

Vendredi, la Maison Blanche a déclaré que les États-Unis étaient en "guerre" contre les jihadistes de l'EI, une mise au point après un flottement sémantique sur la stratégie annoncée mercredi par Barack Obama.

Une participation de l'Iran ne serait "pas adéquate"

John Kerry, lui, a tenté, à Ankara, de convaincre la Turquie de participer à la coalition internationale que Washington cherche à mettre en place contre l'EI. Mais Ankara, voisine de l'Irak et de la Syrie, refuse de participer activement aux opérations armées, redoutant notamment de mettre en péril la vie des 46 ressortissants retenus par les jihadistes dans le nord de l'Irak.

Le chef de la diplomatie américaine s’est cependant dit confiant quant au succès de sa mission pour parvenir à former cette alliance de pays européens et arabes, ayant déjà rallié dix pays arabes à ce projet.

Alors que l'Iran, qui appuie le gouvernement irakien, n'a pour l'instant pas été invité à Paris, John Kerry a indiqué que sa participation "ne serait pas adéquate", notamment en raison de son implication en Syrie, où Téhéran soutient le régime. "Personne ne m'a appelé ou ne m'a interrogé à propos de la présence de l'Iran, mais je crois que compte tenu des circonstances en ce moment, ce ne serait pas bien", a-t-il insisté devant des journalistes à Ankara.

Division quant à des frappes en Syrie

Le département d'État a annoncé la nomination du général à la retraite John Allen, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et homme-clé de la guerre en Irak, pour coordonner la future coalition internationale.

En Europe, l'Allemagne a refusé de participer à des frappes en Syrie, alors que le Premier ministre britannique David Cameron a dit ne "rien" exclure.

En Syrie, le régime, appuyé par la Russie alors que les rebelles sont soutenus par les Occidentaux, a mis en garde contre le lancement de frappes sur son territoire sans son accord, estimant qu'il aurait dû être associé aux efforts internationaux contre l'EI.

Avec AFP