
L'ancien Premier ministre d'Irlande du Nord, Ian Paisley, ex-chef de file des protestants unionistes, est mort, vendredi, à l'âge de 88 ans. Il s'est notamment fait connaître pour ses prises de positions radicales.
"Loyal au Christ, à l'Ulster et à la reine !" Le révérend Ian Paisley, figure historique du protestantisme radical en Irlande du Nord et ancien Premier ministre, est mort vendredi 12 septembre, à l'âge de 88 ans.
Fondateur du Parti unioniste démocrate (DUP) en 1971, un courant protestant conservateur opposé à tout accord avec les catholiques, il a été chef du gouvernement d'Irlande du Nord en 2007 et 2008.
Ian Paisley avait alors été surnommé "Docteur No" pour son opposition forcenée à tout compromis avec les partis catholiques. Durant des années, il s'est fait le croisé de la couronne britannique. Dans sa lutte pour le maintien de la province dans le giron du Royaume-Uni, le révérend s'est opposé pendant des décennies aux "terroristes républicains" de l'IRA.
Contre les mouvements de droits civiques
S'il n'a jamais cautionné le terrorisme loyaliste, le révérend Paisley a mis sur pied plusieurs organisations protestataires. Parmi lesquelles celle s'opposant au mouvement des droits civiques, lancé par les républicains pour abolir les discriminations dont ils étaient les victimes dans les années 1960. Il fait six semaines de prison en 1968 pour avoir bloqué avec ses partisans une marche pour les droits civiques.
Connu pour ses déclarations fracassantes, en 1977, Ian Paisley s'oppose à la dépénalisation de l'homosexualité en lançant une campagne qu’il intitule "Sauvons l'Ulster de la sodomie". Autre coup d’éclat dans l’hémicycle du Parlement européen, où il est élu par la suite, il se fait exclure un jour pour avoir qualifié le pape Jean-Paul II d'antéchrist.
Il finit par partager le pouvoir avec les catholiques
Moins de dix ans plus tard, celui qui avait juré que "jamais, au grand jamais" il ne transigerait, fait pourtant une volte-face spectaculaire. En 2007, son parti (DUP) accepte de partager le pouvoir avec le Sinn Fein catholique, l'autre parti le plus influent en Irlande du Nord.
Ian Paisley devient alors le chef d'un gouvernement bi-confessionnel, avec comme vice-premier ministre Martin McGuinness, son ennemi de toujours, numéro deux du Sinn Fein et ancien lieutenant de sa branche armée, l'armée républicaine irlandaise (IRA). Il quittera son poste de Premier ministre en 2008, entre autres pour ses problèmes de santé.
Avec Reuters et AFP