Oscar Pistorius a été reconnu coupable d'homicide involontaire par la justice de Pretoria, ce vendredi. La veille, la juge avaient écarté sa culpabilité pour meurtre. Une audience a été fixée le 13 octobre pour débattre de la peine.
Il ne l’a donc pas tuée intentionnellement mais par accident, a estimé le tribunal de Pretoria. Oscar Pistorius a été reconnu coupable d'homicide involontaire par la justice sud-africaine, vendredi 12 septembre, pour avoir tué sa petite amie. Il risque jusqu'à 15 ans de prison.
La cour a retenu unanimement la culpabilité de l'athlète pour homicide involontaire, a déclaré la juge Thokozile Masipa. Le sportif a agi "négligemment quand il a ouvert le feu sur la porte des toilettes sachant que quelqu'un se trouvait à l'intérieur", a-t-elle poursuivi.
"Une personne raisonnable dans sa position, avec le même handicap, aurait prévu la possibilité que quelqu'un derrière la porte puisse être tué par les coups de feu et elle aurait pris les mesures pour éviter ces conséquences, ce que l'accusé n'a pas fait", a ajouté la magistrate.
itNouvelles audiences le 13 octobre
Conformément à la procédure pénale sud-africaine, la juge dispose de temps pour se prononcer sur la sanction précise encourue par le sportif. Un autre "mini-procès", se tiendra donc le 13 octobre, au cours duquel la défense pourra plaider des circonstances atténuantes. Après ces nouvelles audiences, Oscar Pistorius, risque, au pire, d'écoper de 15 ans de prison, au mieux, d'une peine avec sursis.
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L'athlète double amputé était accusé d'avoir tué avec préméditation sa petite amie le 14 février 2013, le jour de la Saint-Valentin. Ce jour-là, Reeva Steenkamp, un mannequin de 29 ans, passait la nuit chez lui. Ils se connaissaient depuis trois mois. Au cours des interrogatoires et de son procès, le champion a toujours livré la même version : il a cru à un cambriolage et a tiré quatre fois sur la porte de ses toilettes en direction d’un agresseur présumé, sans voir sa victime. Il craignait pour sa vie.
La sincérité de Pistorius remise en cause
Jeudi 11 septembre, la juge avait émis de sérieux doutes sur la sincérité du sportif. Mais faute de preuves consistantes, elle ne l'a pas condamné à la peine la plus lourde. Elle a estimé que les témoignages des voisins, qui affirment avoir été réveillés par des cris et des coups de feu mais qui n'ont rien vu, ne consituent pas des "preuves" suffisamment solides pour retenir la culpabilité d'homicide volontaire.
Dans un pays où la violence est omniprésente, la réaction d'Oscar Pistorius n'est pas totalement irrationnelle et peut être admise par un juge. "Ici on peut imaginer que quelqu'un croit sa vie menacée simplement parce qu'il a entendu un bruit dans la maison", assure à l'AFP l'avocate Audrey Berndt, du barreau de Johannesburg. Star des Jeux olympiques de Londres de 2012, Pistorius avait couru avec des valides, une performance couronnant des années de bataille juridique pour faire homologuer ses prothèses en carbone.
Avec AFP