L'ancien président égyptien, l'islamiste Mohamed Morsi, sera jugé avec 10 coaccusés pour avoir livré au Qatar des "documents relevant de la sécurité nationale", a-t-on appris samedi. Il encourt déjà la peine de mort dans plusieurs affaires.
Encore un nouveau chef d'accusation pour Mohamed Morsi. L'ancien président égyptien, proche des Frères musulmans, va être jugé pour la livraison présumée au Qatar de "documents relevant de la sécurité nationale", a annoncé samedi 6 septembre un communiqué du procureur général. Il sera jugé avec 10 co-accusés, dans ce procès dont la date n'a pas encore été fixée.
Mohamed Morsi est accusé "d'avoir livré des secrets relevant de la sécurité nationale aux services de renseignement du Qatar et à des dirigeants de la chaîne d'information Qatarie Al-Jazira (...) en échange d'un million de dollars (environ 772 000 euros)", indique le communiqué, publié par l'agence Mena. Parmi ses coaccusés figurent son ancien secrétaire Amine el-Serafi, ainsi qu'une personne présentée comme un rédacteur en chef d'Al-Jazira, Ibrahim Mohamed Helal.
Renseignements militaires
Les documents qui auraient été transmis au Qatar comprennent "des rapports extrêmement sensibles concernant l'armée, le déploiement de ses troupes et son armement" ainsi que "des documents provenant des services de renseignements généraux et militaires et de la Sûreté de l'État", selon le procureur.
Les relations entre l'Égypte et le Qatar se sont détériorées après la destitution de Mohamed Morsi. Les autorités égyptiennes dénoncent le soutient apporté par le riche émirat à la confrérie des Frères musulmans, dont est issu l'ex-président, alors que Doha condamne régulièrement la répression visant les pro-Morsi.
L'ex-président islamiste encourt déjà la peine de mort dans plusieurs affaires, dont un procès pour espionnage dans lequel il est accusé d'avoir comploté avec le mouvement islamiste palestinien Hamas et la République islamique d'Iran pour déstabiliser l'Égypte. Depuis sa destitution et son arrestation par les militaires en juillet 2013, ses partisans sont la cible d'une sanglante répression qui a fait plus de 1 400 morts en Égypte.
Avec AFP