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L'Occident dénonce l'incursion "évidente" de la Russie en Ukraine

Washington et ses alliés ont dénoncé l'incursion russe, jeudi en Ukraine. Face aux démentis du Kremlin, Barack Obama souligne "une évidence aux yeux du monde entier" et menace de renforcer les sanctions.

La présence de soldats russes dans l’est ukrainien est "une évidence aux yeux du monde entier" pour le président américain Barack Obama. Mais face à ces accusations, la Russie continue de démentir, vendredi 29 août, affirmant qu’il n’y a "pas de soldats russes" sur le territoire ukrainien.

"Il est évident aux yeux du monde entier" que des forces russes se trouvent en Ukraine, a affirmé, jeudi soir, Barack Obama, en écho aux déclarations de l'Otan. Ce dernier affirme que plus de mille soldats russes se trouvent dans l'est de l'Ukraine aux côtés des séparatistes.

Alors que Washington et ses alliés ont menacé dans la foulée de sanctionner à nouveau Moscou, Kiev réclame de son côté une aide militaire "d'envergure". Toutefois les déclarations des Occidentaux laissent cependant entendre que leur soutien à Kiev ne se fera une nouvelle fois principalement que par le biais de sanctions contre la Russie.

Barack Obama a en effet déclaré que les États-Unis "n'auront pas recours à la force pour résoudre le problème ukrainien". Et d’ajouter : "L'impact des sanctions [sur l'économie russe] n'est peut-être pas visible sur le champ, mais il va aller en augmentant".

Kiev a renouvellé par ailleurs ses souhaits de voir des "décisions cruciales" au sommet de l'Otan le 4 septembre au Royaume-Uni. Avant cela, l'Alliance atlantique se réunira en urgence au niveau des ambassadeurs vendredi matin à Bruxelles.

Progression rapide des rebelles

Sur le terrain, les rebelles pro-russes ont repris des territoires lors de plusieurs offensives éclair. La ville de Novoazovsk, dans le sud-est de l'Ukraine, est tombée sous le contrôle de l'armée russe jeudi 28 août, selon le Conseil de sécurité et de défense ukrainien.

Dans la soirée de jeudi à vendredi, Vladimir Poutine a demandé aux séparatistes pro-russes d'ouvrir un "couloir humanitaire" pour les troupes ukrainiennes encerclées dans cette zone.

"J'appelle les forces rebelles à ouvrir un couloir humanitaire pour les troupes ukrainiennes qui ont été encerclées, afin d'éviter des victimes inutiles et afin de leur donner l'opportunité de se retirer de la zone des opérations", a déclaré le chef du Kremlin dans un communiqué.

Un appel qui semble avoir été entendu. L'un des chefs des séparatistes pro-russes, Alexander Zakharchenko a déclaré, vendredi à la chaîne de télé Rossiya 24 TV, être "prêt à ouvrir un couloir humanitaire", précisant toutefois que les soldats ukrainiens devront laisser leurs blindés et munitions.

Plusieurs preuves de la présence de l’armée russe

Moscou a toujours démenti l’envoi de troupes régulières de son armée en Ukraine, mais l’Otan et la Pologne ont affirmé avoir des preuves de cette présence. Selon un diplomate de l'Otan, un système russe de missiles antiaériens a été détecté dans la région contrôlée par les séparatistes pro-russes.

D’après Andriï Lyssenko, l'armée russe aurait même déployé un quartier général dans la localité de Pobeda, à 48 km de Donetsk, alors que cinq blindés et un camion de troupes sont entrés à Amvrosiïvka. Toujours selon l'armée ukrainienne, une colonne de 100 véhicules, "dont des chars, des blindés et des lance-roquettes multiples Grad" venus de Russie, seraient arrivés au sud de la région de Donetsk. Jusqu'ici relativement calme, les combats se sont multipliés dans cette zone depuis lundi.

Selon un rapport du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, présenté mercredi, le bilan des combats dans la région a doublé en un mois avec 1 200 morts et 3 250 blessés entre le 16 juillet et le 17 août. Quatre mois après le début du conflit, le bilan fait état d'au moins 2 600 morts, civils et militaires, et près de 6 000 blessés.

Avec AFP