Des dizaines de personnes ont été tuées, samedi, en Irak dans des attentats. Le président irakien a approuvé la proposition de François Hollande d'organiser une conférence internationale sur la sécurité et la lutte contre l'État islamique.
Une série d’attentats à la bombe et à la voiture piégée commis dans plusieurs villes d'Irak, dont Bagdad et Erbil, a fait au moins 37 morts samedi, ont indiqué des sources policières et médicales.
Près du fief de Saddam Hussein, à Tikrit, un kamikaze au volant d’un véhicule militaire Humvee bourré d’explosifs a tué neuf soldats et miliciens chiites. À Bagdad, c'est un véhicule piégé qui a foncé dans un immeuble des services de renseignement irakiens, tuant huit personnes.
Le Kurdistan irakien n’a pas été épargné par les violences. Une bombe a explosé en fin de journée à Erbil, capitale de la province autonome, a rapporté une chaîne de télévision locale, faisant trois blessés. Plus tôt dans la journée, trois bombes visant apparemment les forces de sécurité kurdes avaient fait au moins 21 morts et 118 blessés à Kirkouk, ville dont les peshmerga ont pris le contrôle en juin, pendant l’offensive de l’État islamique.
Ces attentats ont été commis au lendemain de l’attaque d’une mosquée sunnite par des miliciens chiites irakiens dans la province de Diyala, à l’est du pays, vendredi, qui a causé la mort de 70 personnes.
Tensions confessionnelles entre chiites et sunnites
Cette nouvelle vague de violences risque de compromettre les efforts du nouveau Premier ministre, le chiite Haïdar al-Abadi, pour regagner la confiance de la communauté sunnite.
Le vice-Premier ministre Saleh Moutlak et le président du Parlement, Salim al-Djibouri, deux des plus influents représentants de la minorité sunnite, se sont retirés samedi des négociations entamées en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale après l’attaque de la mosquée.
Le second a renvoyé dos à dos les jihadistes de l’État islamique et les miliciens chiites formés en Iran, accusés de tuer et d’enlever des sunnites en toute impunité. "Nous ne les laisserons pas exploiter l’insécurité pour nuire au processus politique. Nous pensons que le processus politique doit se poursuivre", a-t-il déclaré.
Bagdad favorable à une conférence internationale proposée par Paris
Sur le front diplomatique, le président irakien, le Kurde Fouad Massoum, a convenu lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français François Hollande de "l’impérieuse nécessité d’une coordination efficace des efforts internationaux engagés pour rétablir la sécurité en Irak et lutter contre l’État islamique", a annoncé samedi l’Élysée dans un communiqué.
La France et l’Irak travailleront à l’organisation d’une conférence internationale sur le sujet, "en associant tous les acteurs", a précisé la présidence française.
Avec Reuters