logo

Reprise des hostilités à Gaza, Israël rappelle ses négociateurs au Caire

Palestiniens et Israéliens ont repris les hostilités mardi, mettant un terme au cessez-le-feu en vigueur depuis le 11 août dans la bande de Gaza et aux pourparlers en cours au Caire. Les raids israéliens ont fait deux morts et plus de 20 blessés.

Le cessez-le-feu en vigueur depuis plusieurs jours dans la bande de Gaza est désormais rompu. Israël a mené, mardi 19 août, un raid sur cette bande de territoire palestinien après que après que trois roquettes ont atteint la ville de Beersheba, dans le sud d'Israël, sans faire de victimes.

Immédiatement, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a ordonné la reprise des frappes aériennes. "En réponse à la violation de la trêve par le Hamas, le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné à [l'armée] d'attaquer une nouvelle fois des sites terroristes dans la bande de Gaza", a indiqué un responsable israélien à Reuters.

Selon les secours locaux, deux Palestiniennes, une femme et une enfant, ont été tuées et plus de 20 personnes blessées par les frappes israéliennes lancées en représailles avant même qu'un cessez-le-feu globalement observé depuis le 11 août n'expire à 21h GMT. De son côté, le Hamas a annoncé mardi soir avoir tiré 40 roquettes contre Israël, dont l'une en direction de l'aéroport international Ben Gourion, près de Tel Aviv, et une autre visant Jérusalem où les sirènes ont retenti.

La rupture du cessez-le-feu a stoppé des pourparlers en cours entre Israéliens et Palestiniens qui s'employaient au Caire à transformer cette pause en trêve prolongée : les émissaires israéliens rappelés par leur gouvernement ont repris le chemin d'Israël, sans aucune perspective claire de retour aux discussions.

"Les chances de parvenir à un accord s'évaporent"

"Il n'y a pas de progrès dans les négociations, les chances de parvenir à un accord s'évaporent et nous tenons les occupants sionistes pour entièrement responsables de cette situation", a pour sa part déclaré à l'AFP Ezzat el-Rishq, un haut responsable du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza. "La délégation palestinienne a présenté sa réponse finale à la proposition (de cessez-le-feu durable) des Égyptiens. Les Égyptiens l'ont remise à la délégation de l'ennemi, qui est repartie (du Caire) avec l'excuse qu'ils doivent la présenter à leur gouvernement", a poursuivi Ezzat el-Rishq.

Les habitants de Gaza, durement éprouvés par un mois de combats, ont recommencé à fuir par milliers les secteurs les plus exposés. Des centaines de Gazaouis encombrés de sacs et de matelas ont abandonné Chajaya pour aller s'abriter dans les écoles de l'ONU transformées en refuges. Cette banlieue à l'est de la ville de Gaza fait face à la frontière avec Israël. C'est l'un des secteurs les plus dévastés par les tirs israéliens.

On ignore si les tirs et les raids représentent de simples coups de semonce matérialisant l'échec des négociations, ou s'ils annoncent une reprise dans toute leur intensité de combats qui ont tué plus de 2 000 Palestiniens et près de 70 Israéliens en un peu plus d'un mois. L'expiration du cessez-le-feu ne signifierait pas fatalement un nouvel embrasement. L'idée d'une cessation de fait des combats sans accord est dans l'air en Israël.

Néanmoins les États-Unis se sont dits "très inquiets" de la "rupture du cessez-le-feu", jugeant le Hamas "responsable" des tirs de roquettes étant donné que ce mouvement contrôle Gaza, et estimant qu'Israël avait le droit de se défendre. Selon un porte-parole à Gaza, Sami Abou Zouhri, le Hamas n'est pour rien dans les tirs de roquettes, laissant entendre que ces tirs pourraient être le fait d'autres factions palestiniennes.

Des revendications des deux côtés

Un responsable palestinien à Gaza a déclaré que les discussions achoppaient notamment sur la demande du Hamas de doter la bande côtière d'un port et d'un aéroport. Israël se dit prêt à aborder ce point uniquement dans le cadre de négociations ultérieures pour parvenir à un accord de paix permanent avec les Palestiniens.

Israël exige pour sa part la démilitarisation de la bande de Gaza. Le Hamas, qui prône la destruction de l'État hébreu, exclut catégoriquement de renoncer à ses armes. Le mouvement islamiste insiste aussi sur la libération de prisonniers palestiniens par Israël, qui réclame de son côté la restitution par le Hamas des cadavres de deux militaires tués dans le conflit.

Avec AFP et Reuters