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Bayrou sonne la charge contre le "sarkozysme"

À la veille du deuxième anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française, le leader centriste du Mouvement démocrate, François Bayrou, publie "Abus de pouvoir", un pamphlet contre le chef de l'État.

Porté par des sondages favorables à cinq semaines des élections européennes, le leader du parti centriste Mouvement démocrate (Modem), François Bayrou, lance un pavé dans la marre sarkozyste. Il publie, ce jeudi - soit une semaine avant le deuxième anniversaire de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, le 6 mai 2007 - un livre en forme de pamphlet contre le chef de l'État.

Dans "Abus de pouvoir", François Bayrou s’attaque à celui qui "nous conduit là où la France a toujours refusé d’aller ".

"Ce qui me sépare de Nicolas Sarkozy, ce sont les valeurs", écrit le leader centriste, qui appelle les citoyens à résister au sarkozysme, dans un pays où "jamais démocratie ne porta si mal son nom". Le locataire de l’Élysée aurait, selon lui, procédé à "la plus impressionnante confiscation de tous les pouvoirs qui ait été tentée depuis des décennies en cette Ve République".

Le président du Modem remet en cause l’idéologie du chef de l’État, qui repose "sur un modèle de société fondé sur l’inégalité, sur le creusement des inégalités accepté et même recherché. Il faut mesurer quel viol est ainsi imposé à la France républicaine (…)", tout en dénonçant "la présence obsédante de l’argent dans la vision du monde de l’actuel président de la République".

"Abus de délire" ?

"Les Français ne sont pas dupes de cette imposture politique. C'est l'antisarkozysme permanent de François Bayrou qui est un abus de pouvoir", a répondu Maurice Leroy, son ancien bras droit, aujourd'hui porte-parole du Nouveau Centre (NC). "Son bouquin s'appelle 'Abus de pouvoir', moi je trouve que c'est l'abus de délire", a déclaré le secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez.

À trois ans de la prochaine élection présidentielle, le député béarnais âgé de 57 ans reste, pour l’UMP, un candidat dangereux dans la course à l’Élysée alors que le Parti socialiste, affaibli par les divisions, peine à faire entendre sa voix. Mais, depuis 2007, "le troisième homme" est en perte de vitesse, lâché par ses proches, dont certains n’ont pas hésité à rallier Nicolas Sarkozy. En 2008, il a été battu aux municipales à Pau par un écart 342 voix seulement, face à son adversaire socialiste. Les élections européennes lui permettront d’en savoir un peu plus sur son avenir politique.