L’artillerie ukrainienne aurait détruit des blindés russes, vendredi, après qu'ils ont franchi la frontière dans la nuit de jeudi à vendredi. La Maison Blanche a déclaré ne pas être en mesure de confirmer ces informations.
L'Ukraine a annoncé avoir détruit une partie importante de la colonne de blindés russes, qui avait passé la frontière dans la nuit de jeudi à vendredi 15 août. Une information que la Maison Blanche n'a pas été en mesure de confirmer.
"Alors que nous travaillons à réunir des informations, nous réaffirmons néanmoins notre préoccupation concernant les incursions russes, ou soutenues par la Russie, en Ukraine", a déclaré une porte-parole de la Maison blanche dans un communiqué.
Si une destruction de blindés russes n'a pu être établie, une entrée de véhicules blindés russes sur le territoire de l'Ukraine a, elle, été confirmée par le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.
La Maison Blanche a appelé Moscou à cesser ses "provocations". L'augmentation de l'activité russe pour déstabiliser l'Ukraine ces dernières semaines est "extrêmement dangereuse et provocatrice", a dénoncé, vendredi soir, dans un communiqué, Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale du président Barack Obama.
"La Russie n'a aucun droit d'envoyer des véhicules, des personnes ou du matériel de quelque sorte que ce soit en Ukraine, sous aucun prétexte, sans avoir l'autorisation du gouvernement ukrainien", a affirmé Caitlin Hayden, précisant que les États-Unis s'employaient actuellement à confirmer ces informations.
La Russie dément toute incursion de ses troupes en Ukraine
Le ministère russe de la Défense a démenti qu'un convoi militaire russe soit entré en Ukraine. Moscou a en revanche accusé Kiev de tenter d’empêcher le convoi humanitaire russe présent dans l’est de l’Ukraine de distribuer son aide à la population.
Alors que la tension monte à nouveau entre les deux pays, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a fait savoir qu'il allait rencontrer son homologue russe à Berlin dimanche, ainsi que les ministres allemand et français des Affaires étrangères.
L'ambassadeur de Russie au Royaume-Uni, Alexander Iakovenko, a été convoqué au ministère britannique des Affaires étrangères pour "clarifier les informations sur une incursion militaire russe en Ukraine et l'acheminement continu d'équipement à la frontière", a également indiqué vendredi le Foreign Office sur son compte Twitter.
L'UE met en garde contre une "violation flagrante du droit international"
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a renchéri en déclarant que la Russie "ne devait pas utiliser le convoi humanitaire comme un prétexte à des provocations". "La Russie doit montrer sa volonté de trouver une solution pacifique au conflit en Ukraine", a ajouté le chef du gouvernement anglais.
L’Union européenne (UE) a par ailleurs déclaré que la Russie devait "stopper immédiatement" toute action hostile à la frontière avec l’Ukraine. "Toute action unilatérale de la Russie en Ukraine sera considérée comme une violation flagrante du droit international", ont averti les ministres des Affaires étrangères de l’UE.
Le président français, François Hollande, a joint sa voix samedi aux mises en garde de la communauté internationale en rappelant que la Russie "devait s'engager à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et en appelant "l'Ukraine à faire preuve de retenue et discernement dans les opérations militaires en cours contre les séparatistes."
Dans un communiqué diffusé après un entretien, à Paris, avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, les deux hommes ont en outre "souligné l'urgence humanitaire et les besoins de la population à l'est de l'Ukraine". "Il est nécessaire de recréer les conditions de son acheminement et de la reprise d'un véritable processus politique. La France reste prête à un nouveau sommet [...] pour soutenir ce processus. La réunion des ministres des Affaires étrangères français, allemand, ukrainien et russe prévue dimanche pourrait être un premier pas vers cette rencontre", concluent François Hollande et José Manuel Barroso.
Les commémorations du débarquement le 6 juin dernier en Normandie avaient été marquées par une poignée de main entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko.
Avec AFP et Reuters