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Deux manifestations à Paris pour soutenir les Yazidis et les Kurdes d'Irak

Deux manifestations distinctes ont eu lieu, samedi à Paris, pour dénoncer les exactions commises par l'EIIL contre les minorités irakiennes, notamment les chrétiens et les Yazidis, et pour soutenir les forces kurdes qui combattent les djihadistes.

Des centaines de personnes ont manifesté, samedi 9 août, à Paris pour dénoncer les "massacres" commis par l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) au Kurdistan irakien. Ils entendaient en outre soutenir les chrétiens et les Yazidis, assiégés par les djihadistes.

Une première manifestation a rassemblé quelques centaines de personnes en début d’après-midi sur le parvis des droits de l’Homme, au Trocadéro. Elles étaient venues appeler à une mobilisation internationale en faveur des Yazidis, menacés par les djihadistes dans la région désertique du mont Sinjar, dans le nord-ouest du pays. Parmi les manifestants, certains ont dénoncé un "génocide" en cours en Irak.

Dimanche 2 août, des milliers de personnes de cette communauté kurdophone pré-islamique ont été contraints de fuir face à l'avancée de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Depuis, ils sont pris au piège, sans eau ni nourriture, dans les montagnes désertiques environnantes. Considérés comme des adorateurs du diable, ils risquent d’être tués par les djihadistes.

Une députée irakienne yazidie est devenue cette semaine l'icône de cette communauté lors d'une prise de parole au Parlement irakien. "Il ne reste qu'un ou deux jours pour aider ces gens. Après ils vont commencer à mourir en masse", a-t-elle déclaré mardi, émue aux larmes.

Cortège aux couleurs du PKK dans le nord de Paris

Une seconde manifestation s’est formée vers 18 heures devant la gare de l'Est et s’est ensuite dirigée vers la place de Stalingrad, dans le nord de Paris, derrière une banderole, dénonçant un "génocide" préparé par l'EIIL contre les Kurdes et la minorité yazidie. Les manifestants dénonçaient en outre les exactions commises contre les chrétiens.

Le cortège - un millier de personnes selon la police – était composé en grande partie de sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie) venus avec leurs drapeaux et des portraits de leur dirigeant, Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie.

La manifestation était organisée à l'appel d'une "coordination nationale solidarité du Kurdistan" composée de diverses associations kurdes auxquelles s'étaient associés des partis d'extrême gauche français (Parti communiste, NPA) et le MRAP (mouvement antiraciste).

"Toute la région autonome du Kurdistan est menacée par la poursuite de l'avancée des djihadistes vers Erbil, capitale de cette région. Toute la plaine de Ninive est en feu et toutes les communautés qui y vivent en harmonie et en paix sont menacées", a souligné un communiqué de la coordination.

"Aujourd'hui, il y a urgence à ce que notre pays et la communauté internationale apportent leur soutien politique ainsi qu'une aide humanitaire et logistique à toutes les forces kurdes qui combattent la barbarie et l'obscurantisme d'un autre âge", ajoute le communiqué, précisant que des combattants kurdes de Syrie et Turquie sont allés prêter main forte aux peshmerga d'Irak.

Samedi soir, François Hollande a annoncé que la France livrerait des équipements de premier secours en Irak "dans les prochaines heures". Londres compte également envoyer une aide humanitaire aux populations menacées par l'avancéee des djihadistes en Irak, en parallèle aux frappes aériennes américaines.

Avec AFP