logo

La justice égyptienne dissout le parti politique des Frères musulmans

Le Parti Liberté et Justice, branche politique de la confrérie des Frères musulmans, a été dissous samedi par la justice égyptienne. L’ancienne formation du président déchu Mohamed Morsi avait remporté tous les scrutins depuis 2011.

La plus haute Cour administrative d'Égypte a prononcé, samedi 9 août, la dissolution du Parti Liberté et Justice, la formation politique issue des Frères musulmans. La confrérie avait été déclarée "organisation terroriste" en 2013 après la destitution par l'armée du président issu de ses rangs, Mohamed Morsi.

La Cour administrative suprême a "dissous le parti Liberté et Justice parce qu'il a violé la loi qui régit la vie des partis politiques", stipule l'arrêt de la haute juridiction. Selon les médias gouvernementaux, cette décision de justice est finale et non susceptible d'appel.

Avant la destitution et l'arrestation de Morsi, le Parti Liberté et Justice avait remporté toutes les élections depuis sa création en 2011, au lendemain de la révolte populaire ayant chassé du pouvoir Hosni Moubarak.

Chasse aux sorcières

Après que des millions d'Égyptiens furent descendus dans la rue pour réclamer son départ, Morsi a été déposé et arrêté le 3 juillet 2013 par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, un an après sa victoire au cours de la première élection présidentielle démocratique d'Égypte.

Un mois après, le nouveau pouvoir dirigé de facto par le général Sissi devenu maréchal, s'est lancé dans une impitoyable répression de toute manifestation pro-Morsi. Depuis, policiers et soldats ont tué plus de 1 400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15 000 Frères musulmans ou sympathisants.

La quasi-totalité des cadres de la confrérie islamiste, comme ceux de Liberté et Justice, sont emprisonnés et jugés - à l'instar de Morsi - dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort. Et, comme le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, des centaines de Frères ont été condamnés à la peine capitale dans des procès de masse expéditifs, que l’ONU et la communauté internationale ont très largement condamné.

Avec AFP