Le procès de Youssouf Fofana et de 26 complices présumés s'ouvre, ce mercredi, à la cour d'assises des mineurs de Paris pour le "meurtre aggravé" d'Ilan Halimi en 2006. La mère de la victime réclame un procès public.
Le procès de Youssouf Fofana débute ce mercredi devant la cour d'assises de Paris pour le "meurtre aggravé" d'Ilan Halimi en 2006.
Décrit comme un "caïd de cité", ce jeune d'origine ivoirienne, aujourd'hui âgé de 28 ans, a marqué les 37 avocats qui l'ont rencontré, dont certaines sommités du barreau, comme Jacques Vergès ou Eric Dupond-Moretti, qu'il a récusés ou qui ont préféré ne pas assurer sa défense.
Au total 27 personnes, dont des mineurs et une dizaine de jeunes femmes, doivent comparaître pour l'enlèvement et l'assassinat du jeune homme de confession juive.
Mais la figure de Youssouf Fofana, chef présumé du "gang des barbares", reste prépondérante.
Torturé et brûlé vif
Le 20 janvier 2006, Ilan Halimi, salarié dans un magasin de téléphonie mobile, est attiré par une jeune femme en banlieue parisienne, où il sera enlevé, avant d’être séquestré dans une cité de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine.
Les kidnappeurs réclament alors à la famille d’Ilan, qu'ils pensent riche car de confession juive, 450 000 euros en éch an ge de sa libération.
Da ns l ’attente de la rançon, qui ne pourra jamais être payée, Ilan Halimi est torturé par ses ravisseurs puis brûlé vif et abandonné près d’une voie ferrée, où il sera retrouvé agonisant le 13 février, avant de décéder sur le chemin de l'hôpital.
Une complice, qui a préféré se rendre à la police, permettra aux enquêteurs de retrouver Youssouf Fofana, en cavale en Côte d'Ivoire. Il sera finalement arrêté le 23 février et extradé vers la France quelques jours plus tard.
La mère d’Ilan s’en prend aux enquêteurs
Ruth Halimi, la mère de la victime, a publié, le 2 avril dernier, un livre dans lequel elle critique de manière virulente le travail de la brigade criminelle en charge de l’affaire.
Elle reproche notamment aux enquêteurs de ne pas avoir immédiatement diffusé le portrait-robot de la jeune fille ayant servi d’appât, sous prétexte que cela mettrait en danger la vie d’Ilan. "Moi, je crois au contraire que cela l’aurait sauvé", écrit-elle.
Aujourd’hui, elle souhaite que le procès ne se déroule pas à huis clos. "C’est la loi du silence qui l’a tué, déplore Ruth Halimi. Je pense qu’il faut que les débats soient publics, pour qu’on puisse voir ces jeunes qui ont torturé Ilan."