Près de 4 000 personnes se sont réunies, jeudi, devant l’ambassade d’Israël à Paris pour exprimer leur soutien à l’État hébreu, dont la sanglante offensive à Gaza est de plus en plus critiquée par la communauté internationale.
"Israël vivra, Israël vaincra !", "Hamas assassins !". Pour la première fois depuis le déclenchement de l’opération militaire israélienne le 8 juillet à Gaza, ce sont des manifestants pro-Israël qui ont battu le pavé parisien, jeudi 31 juillet. Près de 4 000 personnes ont ainsi répondu à l’appel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) pour un "rassemblement unitaire des amis d'Israël", sous les fenêtres de l’ambassade de l’État hébreu, à Paris.
"Le monde entier est en train de traiter Israël d’assassin, mais j’aimerais voir comment d’autres pays réagiraient face à ces lancers de roquettes !", s’exclame Audrey, venue du Val-de-Marne pour soutenir l’État hébreu.
La manifestante de 41 ans, qui brandit une affiche montrant la Tour Eiffel visée par des missiles, regrette les nombreux morts à Gaza mais les impute au mouvement islamiste palestinien Hamas.
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"C’est malheureux mais c’est le Hamas qui utilise les civils palestiniens comme boucliers humains", affirme-t-elle, en reprenant la terminologie du gouvernement israélien.
Audrey est l’une des rares personnes à être venue avec sa propre affiche. La plupart des pancartes brandies par les manifestants - "Hamas Terroriste", "Tous Unis Face au Terrorisme", "Gaza Otage du Hamas", "Israël Légitime Défense" - ont été fournies par le Crif.
"Je suis venue pour mes enfants"
Mais au-delà du soutien à Israël, plusieurs manifestants se sont d’abord déplacés pour protester contre ce qu’ils décrivent comme une flambée de l’antisémitisme en France.
"J’ai quatre enfants qui sont nés ici et c’est pour eux que je suis venue aujourd’hui. Pour nous l’antisémitisme, c’est d’abord un sentiment de peur", confie à France 24 Linda Cohen, Israélienne de 58 ans.
"Mes enfants habitent dans une cité du 20e arrondissement. Le samedi (pour le chabbat NDLR), je les oblige à mettre une casquette et ils doivent dissimuler la chaîne avec leur étoile de David", regrette-t-elle.
Les incidents se sont multipliés dans la capitale depuis les heurts qui ont opposé des membres de la Ligue de défense juive (LDJ) et des manifestants pro-palestiniens, le 13 juillet dernier, à proximité d’une synagogue dans la rue de la Roquette à Paris. Les commerçants de la rue des Rosiers, cœur historique du judaïsme à Paris, ont fait état de "descentes" et de manœuvres d’intimidation de la part d’émeutiers à la suite de chaque défilé pro-palestinien dans la capitale.
Des incidents qui renforcent encore le climat de peur dans la communauté juive parisienne, qui estime qu’il devient difficile de soutenir Israël en public. "Mes enfants voient leurs copains de 20 ans en djellabah crier tout haut ce qu’ils pensent… Dans le climat actuel, c’est impossible pour mes enfants de s’exprimer aussi librement. Au contraire, ils doivent se cacher", explique Linda Cohen.