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L'épidémie d'Ebola en d'Afrique de l'Ouest est désormais "hors de contrôle", selon Médecins sans frontières. Le Sierra Leone a décrété l'état d'urgence sanitaire. L'inquiétude face à une propagation du virus gagne le reste du monde.

L'épidémie d'Ebola qui se propage en Afrique de l'Ouest inquiète les autorités américaines, européennes et asiatiques. Plusieurs pays ont pris des mesures drastiques en cas d'arrivée sur leur territoire de personnes atteintes de ce virus.

L'organisation Médecins sans frontières a tiré la sonnette d'alarme, estimant l'épidémie "hors de contrôle". Il a un "réel risque de voir de nouveaux pays touchés", a affirmé l'ONG. Et le bilan de l'épidémie ne cesse de s'aggraver avec plus de 1 300 cas et 729 morts au 27 juillet, dont 57 en 4 jours, a indiqué jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

La maladie frappe la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, et a fait un mort au Nigeria, un passager arrivé à Lagos par avion de Monrovia via Lomé, ce qui a conduit deux compagnies aériennes africaines, Arik et Asky, à interrompre leurs liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone.

La Sierra Leone a par conséquent déclaré, jeudi, l'état d'urgence sanitaire. Dans un communiqué, le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma annonce qu'il mobilise les forces de sécurité pour isoler les foyers d'infection du virus mortel.

Au Liberia, où le virus a tué 156 personnes sur les 329 cas recensés, la présidente Ellen Sirleaf Johnson a annoncé la fermeture de toutes les écoles "sans exception" pour tenter d'enrayer l'épidémie. Elle a également indiqué que son pays allait débloquer 5 millions de dollars (plus de 3,7 millions d'euros) comme "première contribution" dans la lutte régionale contre Ebola.

Réunion de crise à Londres

L'organisation d'aide américaine Peace Corps a annoncé mercredi qu'elle retirait ses bénévoles du Liberia, de Sierra Leone et de la Guinée. Deux d'entre eux ont été en contact avec une personne qui a succombé au virus Ebola. Un repli qualifié de "provisoire", Peace Corps déterminera "ultérieurement quand des bénévoles pourront retourner" dans ces trois pays, où travaillent au total 340 volontaires, selon le communiqué publié par l'ONG.

À Londres, une réunion interministérielle de crise a été convoquée à propos de cette épidémie que "le Premier ministre (David Cameron) considère comme une menace très sérieuse", a expliqué le chef de la diplomatie Philip Hammond.

Le ministre des Affaires étrangères s'est toutefois voulu rassurant après la réunion en jugeant "très peu probable" la possibilité qu'Ebola se propage au Royaume-Uni. Des recommandations d'hygiène sont données aux voyageurs dans la région affectée par Ebola sur le site du Foreign Office, comme le font également plusieurs autres pays européens depuis quelques mois.

À Bruxelles, une source européenne a assuré que l'UE était équipée pour dépister et traiter les malades contaminés par le virus Ebola, et jugé "infime" la probabilité que l'épidémie touche les États membres.

Cette source a estimé que le système pour "dépister et contenir rapidement l'épidémie" fonctionnait, citant l'exemple d'un cas suspect signalé à Valence en Espagne qui s'est finalement révélé négatif.

La Commission européenne a pour sa part annoncé une aide supplémentaire de deux millions d'euros pour tenter de contenir l'épidémie, portant son assistance à 3,9 millions au total.

Hong Kong prévoit des mesures de quarantaines

À Hong Kong, ville densément peuplée de sept millions d'habitants précédemment affectée par des épidémies comme le Sras, les autorités sanitaires ont annoncé qu'elles mettraient en quarantaine tout voyageur en provenance de Guinée, Sierra Leone et Liberia ayant des symptômes de fièvre, par mesure de précaution.

Les responsables de la santé hongkongais ont indiqué que des tests menés sur une femme arrivant d'Afrique, souffrant de fièvre et de vomissements, s'étaient également révélés négatifs.

La France s'est quant à elle dite "mobilisée depuis le début de la crise" pour apporter aux pays concernés "un soutien technique et une expertise pour juguler l'épidémie".

Le virus Ebola se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 % et il n'existe pas de vaccin homologué. Il se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.

Avec AFP