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Gaza, entre bombardements et espoirs déçus de trêve

L’opération militaire israélienne Bordure protectrice a fait, mardi, au moins 100 morts et ravagé la seule centrale électrique de Gaza. Les négociations en vue d’un cessez-le-feu semblent au point mort.

La bande de Gaza a connu, mardi 29 juillet, son nouveau lot de drames, avec plus d'une centaine de morts dans un conflit dévastateur entré dans sa quatrième semaine. Après une éphémère trêve de fait lundi pour la fin du ramadan, un déluge de feu s'est abattu sur l'étroite enclave palestinienne.

Mardi, les bombardements ont été les plus violents depuis des jours, selon un journaliste de l'AFP. Ils sont tombés partout : la ville de Gaza, le camp de Bureij (centre), Jabaliya (nord), la région de Rafah (sud). À Jabaliya, treize civils ont été tués par des tirs de chars sur des maisons, selon les secours locaux.

Au total, l'offensive israélienne Bordure protectrice, déclenchée le 8 juillet, a tué, selon les secours locaux, près de 1 200 Palestiniens, pour trois-quarts des civils. Au moins 239 étaient des enfants, selon l'Unicef. En outre, l'unique centrale électrique du territoire, qui assure en temps normal 30% de ses besoins en électricité, a cessé de fonctionner après avoir été bombardée et ravagée par les flammes toute la journée. La quasi totalité de l'enclave a été plongée dans le noir à la nuit tombée.

Côté israélien, l’armée indique qu’une soixantaine de roquettes ont été tirées mardi depuis Gaza vers Israël. Dans la soirée, les sirènes ont retenti près de Jérusalem et une roquette a été interceptée à 30 km au sud-ouest de la ville.

Une trêve humanitaire annoncée puis démentie

Sur le front diplomatique, la journée a été marquée par un nouvel espoir de trêve déçu. Après avoir annoncé un accord sur un cessez-le-feu en milieu de journée, la chaîne de télévision israélienne Channel 2 est revenue sur ses déclarations.

Bien qu’il se dise "prêt à une trêve humanitaire de 24 heures", le Hamas exige une levée du blocus imposé depuis 2006 par Israël, qui asphyxie cette bande de terre de 40 km sur 10 où s'entassent quelque 1,8 million d'habitants. Quant aux autorités israéliennes, elles ont répété à l'envi que tant que la puissance de feu du Hamas n'aurait pas été annihilée, leur armée ne s'en irait pas d'un territoire dont elle s'était unilatéralement retirée en 2005 avant d'y revenir le 17 juillet dernier.

La route semble encore longue avant d’obtenir un arrêt des combats, d’autant que le mouvement islamiste palestinien a déjà rejeté, la semaine dernière, un projet de cessez-le-feu présenté par l'Égypte, qui a par le passé déjà servi d'intermédiaire entre Palestiniens et Israéliens.

Netanyahou sous la pression du peuple israélien

La pression de l’opinion publique joue également un rôle important côté israélien. “On a l’impression que les Israéliens veulent en finir une bonne fois pour toutes avec la branche armée du Hamas et avec ce pilonnage du territoire israélien par ces roquettes lancées quotidiennement, et pas seulement pendant cette période de guerre”, rapporte Matthieu Mabin, envoyé spécial de France 24 dans l’enclave palestinienne. “Il y a également la phobie du 'tunnel d’attaque' qui se renforce dans les consciences israéliennes ; tunnels d’où jaillissent les commandos du Hamas qui ont tué - il y a encore moins de 24 heures - quatre Israéliens.”

Et de poursuivre : “Tous ces signaux sont des encouragements au Premier ministre israélien pour poursuivre son action militaire [...] On sent une vraie lassitude dans la répétition, ces dernières années, des opérations militaires”. En cinq ans, Bordure protectrice est la troisème offensive militaire majeure après celles de 2009 et 2012. “L’opération de 2014 doit être la dernière, en tout cas c’est la volonté affichée de l’opinion publique israélienne”, conclut-il.

Avec AFP